Quand Mohamed Ali écrit une lettre d’amour à Zambo Anguissa…

 

Mon cher Zambo, c’est avec grand intérêt que j’ai lu ton interview en vue du match face à Lyon.

Tu y disais : “Pardonnez-moi d’être vulgaire, mais on veut les exploser, leur montrer qu’on est chez nous et qu’on y fait la loi. On va être des chiens sur le terrain, leur montrer qu’on garde la défaite de l’aller en travers de la gorge. On veut que tout le monde leur montre qu’ils sont à l’OM dès leur arrivée au stade et que ça va être dur.”

La foule t’est ensuite tombée dessus.
On a dit que tu allais motiver les Lyonnais.
On a dit que tu avais été maladroit.
On a dit que tu parlais trop.

Et Garcia t’a mis sur le banc.
Et il t’y a laissé.
Alors que son milieu prenait l’eau.
Alors que Payet ne défend pas.
Alors que Lopez est une crevette parmi des requins.
Alors que Luiz Gustavo est dans le rouge.
Alors que l’OM avait besoin de toi.

Est-ce que tu as payé pour tes déclarations ?
Je ne sais pas.

Ce que je sais, c’est qu’après la défaite de ton équipe, tes déclarations ont été encore plus moquées et critiquées.
Ton capitaine t’a même visé.

Je vais maintenant rétablir la vérité.

Quand j’ai lu tes déclarations, j’ai vu en toi la même mentalité que celle qui m’a permis de devenir le champion que j’ai été.
Clarté, passion, confiance, concentration… et… incarnation d’un personnage.
Tu as compris qu’il faut être authentique dans la vie de tous les jours, mais qu’il faut un peu romancer et idéaliser son personnage de sportif.
Quand tu t’imagines en champion et que tu incarnes ce personnage sur la scène sportive, tu te donnes toutes les chances d’être un vrai champion sur le terrain.

Lorsque l’heure de la compétition arrive, ce n’est plus le moment de se questionner, de se découvrir, d’observer ses capacités…
Lorsque l’heure de la compétition arrive, c’est le moment de s’affirmer, d’affirmer ses convictions, d’affirmer une identité forte et un peu idéalisée.

C’est exactement ce que je faisais avant tous mes combats.
Je me conditionnais pour être un champion sur le ring.
Je me mettais dans la peau du champion que j’imaginais.
Je commençais à interpréter mon champion.

Et alors… je parlais… je parlais beaucoup… à un point… tu ne peux pas imaginer…
Je te ferais même passer pour un timide…
Toi, tu as eu la sagesse de dire que tu “voulais les exploser”.
Tu as partagé un désir brûlant et annoncé une attitude, tu n’as rien promis dans le résultat.
Moi je disais carrément que j’ “allais les exploser”… c’était encore un autre niveau…

Pour te donner une idée, voici une de mes déclarations avant mon combat historique face à George Foreman :
“Je suis le plus grand boxeur de tous les temps. Je sais que les gens parient sur ma défaite… beaucoup d’argent va être perdu cette nuit-là. Ca va être le plus grand bouleversement de l’histoire.”

Et moi aussi, on m’accusait de trop parler.

Alors voici ce que j’ai dit à ceux qui ne comprenaient pas que ces paroles avaient un sens bien plus profond qu’ils le pensaient : “Tous ceux qui me critiquent en disant que je parle trop… Je vous donne rendez-vous après le combat. Je vais fermer vos gueules.”

Et évidemment j’ai gagné.

Et tu veux que je te livre un secret ?

Si je n’avais pas incarné ce personnage arrogant, complètement certain de gagner, je crois que je n’aurais pas gagné.
Si je ne m’étais pas imaginé en papillon volant sur le ring et en abeille piquant ses adversaires, je crois que je n’aurais pas gagné.
Mon imagination m’a donné des ailes.
Mes personnages héroïques m’ont rendu plus forts.

Alors je sais ce que tu as fait à travers ces déclarations fracassantes.
Tu as appelé ton champion intérieur.
Tu as appelé la bête impitoyable qui est en toi.
Tu as enfilé le costume du super héros (Tigerman ?) pour être encore plus fort quelques jours plus tard.
Et crois-moi, fort tu l’aurais été.

Il y a quelques mois, je t’ai vu au Vélodrome face au PSG.
Tu avais rivalisé avec des joueurs qui ont actuellement plus de talent.
Ce soir là, je me suis revu face à George Foreman.
C’était le coeur du champion face aux corps des talentueux.
C’était plus que toi ce soir-là.
Il y avait toi, il y avait ta puissance phénoménale, mais tu sais qu’il y avait plus que ça.
S’il n’y avait eu que toi, ta puissance aurait été freinée par un excès de gentillesse.
Ce soir là, il y avait aussi ce supplément d’âme, ce personnage que tu décides d’incarner sur le terrain.

Et c’est ce champion là qu’on aurait dû voir dimanche soir.
C’est ce champion là qui n’aurait jamais permis à un Lyon blessé de dominer l’OM au Vélodrome.
C’est ce champion là qui aurait “explosé” les lyonnais.
Avec toi sur le terrain, les lyonnais n’auraient pas été plus motivés.
Avec toi sur le terrain, les lyonnais auraient eu peur.
Ils auraient eu peur de voir un mec débouler sur eux, avec les mêmes crocs que les crocs affichés dans les médias.
Je voyais souvent cette peur dans le regard de mes adversaires.
Ils connaissaient ma détermination, ils cogitaient, et ils perdaient.

Je sais que le sentiment d’injustice a dû être terrible pour toi.
Je sais que la frustration doit te ronger de l’intérieur.
Une défaite apporte toujours des leçons qui nous remettent sur le chemin du progrès et estompent la frustration.
Mais une mise à l’écart n’apporte rien, il n’y a rien de pire.
C’est la pire des frustrations : perdre sans avoir participé, perdre sans avoir pu écrire l’histoire.
Et puis…  perdre en voyant ses paroles moquées… alors qu’on n’a pas eu l’opportunité de pouvoir les assumer…

Accepte cette frustration, prends la comme un message bienveillant.
Ce que te dit cette frustration, c’est que tu as faim, que tu veux jouer, que tu veux porter cet OM.
Cette frustration, c’est la preuve que tu es passionné, c’est la preuve qu’un feu ardent brûle en toi.
C’est la preuve que tu n’acceptes pas d’être spectateur, c’est la preuve que tu veux être acteur de cet OM.

Et toi comme moi, on sait que tu vas être un acteur majeur de cet OM qui veut retrouver l’élite européenne.
Je sens en toi la passion, la confiance, le goût du progrès et la combativité animale qui caractérisent les grands champions.

Luiz Gustavo va faire un bout de chemin avec toi.
Mais on sait qu’assez vite, ce sera à toi d’être le moteur de cet OM.

Le futur capitaine de l’OM, c’est toi.
L’incarnation du OM Champions Project, c’est toi.
L’âme de cet OM pour la décennie à venir, c’est toi.

 

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