Résumé du livre “Devenir champion: la psychologie au service de la performance”

 

Présentation du livre

Titre : Devenir champion : La psychologie au service de la performance
Auteur : Cédric Quignon-Fleuret

Thèmes : Psychologie du sport / Equilibre psychologique / Travail psychologique / Accompagnement / Projet de performance / Confiance en soi / Equilibre entre intensité et relâchement / Motivation / Plaisir / Détermination / Combativité / Perfectionnisme / Impatience / Sentiment d’injustice / Analyse des performances / Gestion de l’échec / Gestion des blessures / Gestion de l’arrêt et de la reconversion

 

Note générale du livre

17/20

 

Points forts du livre

– Une approche visant la performance mais également le bien-être

– Une présentation complète et approfondie des problématiques psychologiques liées au sport de haut niveau

– Des histoires de sportifs permettant de lier les théories à leurs applications sur le terrain

– Des dialogues très intéressants et instructifs entre le psychologue du sport et les sportifs en difficulté

– Un style d’écriture propre et agréable

 

Points faibles du livre

– Un manque de détails sur les solutions aux problèmes psychologiques spécifiques qui sont rencontrés par les sportifs présentés dans le livre (déséquilibre entre la place accordée à l’identification/l’analyse du problème et la place accordée aux solutions)

 

Résumé du livre

Questions abordées dans le livre :
– Pourquoi un travail psychologique sur soi est important pour un sportif ?
– Quel est le lien entre équilibre psychologique et performance ?
– Comment transformer sainement son rêve en projet ?
– Comment nourrir sa confiance en soi ?
– Comment trouver un équilibre entre intensité et relâchement ?
– Comment préserver sa motivation ?
– Comment préserver son plaisir ?
– Comment analyser intelligemment ses performances ?
– Comment gérer les échecs ?
– Comment gérer les blessures ?
– Comment gérer l’arrêt de la carrière et la reconversion ?

Pour connaître les réponses à ces questions, il te suffit de lire le résumé du livre :

Lire le résumé du livre (40 minutes)

 

Comprendre le travail psychologique dans le sport

La psychologie clinique du sport ne dissocie pas la psychologie portant sur l’intimité et la préparation mentale portant sur la performance, car l’intimité du sportif et son rapport à la performance sont liés.
Autrement dit, les différents univers mentaux d’un sportif interagissent, et la psychologie du sport s’intéresse au sportif dans sa totalité.

La psychologie d’un sportif a un impact sur son bien-être, mais également sur ses performances.
En effet, l’équilibre psychologique, l’apaisement, et la sérénité favorisent la performance.
Plus précisément, un esprit calme et apaisé permet à l’inconscient sportif (savoir technico-tactique emmagasiné dans l’esprit) d’aller chercher le geste juste en une fraction de seconde.

Un déséquilibre psychologique peut être un moteur à court terme, mais finit généralement par devenir une limite et un frein à la performance.

Dans le sens inverse, le sport en soi a souvent un effet paradoxal sur l’équilibre psychologique.
Il peut certes être bienfaisant, soulageant, et structurant, mais il est généralement également angoissant, pressurisant, générateur d’obsession.

Un sportif ne peut donc pas vraiment compter sur le sport pour trouver un équilibre psychologique.
Cela passe par un travail psychologique sur soi.

Le sport peut même servir de révélateur.
Les « symptômes sportifs » permettent ainsi de mettre en évidence des problèmes psychologiques inconscients à résoudre.

Un psychologue du sport va alors s’intéresser à l’histoire du sportif et à son mode de fonctionnement afin de bien comprendre ses problèmes psychologiques et pouvoir ensuite les résoudre.

Ce travail psychologique appelé psychothérapie est plus long et moins attirant qu’un traitement de surface souvent appelé préparation mentale, mais il est plus profond et efficace sur la durée.
Les techniques de préparation mentale (yoga, sophrologie, etc) ne peuvent généralement qu’éradiquer ou contenir les symptômes.
La psychothérapie vise à traiter les problèmes à la source et à apporter un équilibre psychologique durable.

Malheureusement, il est très difficile pour un sportif d’accepter de reconnaitre ses problèmes psychologiques, de les traiter, et de consulter un spécialiste pour être accompagné dans la démarche.
Un sportif est souvent retenu par sa fierté, son égo, la pression sociale, l’image de force qu’il veut dégager, son désir de contrôle sur les événements, etc.
Par conséquent, certains sportifs vont avoir tendance à essayer de compenser des problèmes psychologiques par plus de dureté physique, ce qui est inutile, voire dangereux.

Pour contrer cette résistance, il est souvent efficace d’amener le sportif à consulter via le prétexte de la performance à améliorer.
Ce prétexte renvoie l’image d’une démarche axée sur la détermination et l’amélioration, et non sur la défaillance et la fragilité.

Ensuite, pour que le sportif se livre, il est généralement efficace d’associer la compréhension de sa fragilité (ses peurs, ses blocages, etc) à de la lucidité, et d’associer le travail sur sa fragilité à du courage.
Au final, comprendre et traiter ses failles psychologiques doit être associé à une force, et non à une faiblesse.

Il faut avoir conscience que le mental se travaille comme les autres compétences sportives (physiques, techniques, tactiques), et qu’il n’est pas à négliger car il est un facteur de performance, au même titre que les autres compétences.

Il faut également avoir conscience que le travail psychologique s’inscrit dans la durée et est souvent complexe.
Les blocages inconscients et les habitudes mentales sont profondément ancrés, et donc difficiles à déconstruire.

Il y a donc une opposition nette entre le temps du travail psychologique (patience nécessaire) et le temps sportif qui crée souvent un sentiment d’urgence et d’impatience chez un sportif.
Pour calmer cette impatience, il est généralement nécessaire de montrer des améliorations concrètes au sportif.

Malgré tout, le psychologue n’est qu’un guide dans le travail psychologique.
L’efficacité de la collaboration dépend du psychologue, mais aussi du sportif.
Le sportif doit notamment s’impliquer et s’approprier les réflexions nées lors des entretiens.

Ce livre nous fait entrer un peu dans les coulisses du travail psychologique chez les sportifs de haut niveau.
Il a été écrit par un psychologue du sport, ayant une expérience de 15 ans auprès de champions et d’entraîneurs.
On y retrouve donc les histoires de vie et les histoires psychiques de champions (derrière leurs performances sportives).
Le livre donne également quelques clés pour optimiser son potentiel mental, sans donner de recette magique car cela n’existe pas.
Les histoires présentées ont ainsi pour but d’être représentatives des modèles théoriques présentés.
Certains champions ont accepté de témoigner à visage découvert, alors que des éléments d’identité ont été modifiés pour d’autres souhaitant conserver l’anonymat.

 

Transformer sainement le rêve de l’enfance en projet de performance

Elena est une sprinteuse de 18 ans.

Elle a eu un parcours d’excellence, ponctué de nombreuses réussites.

Mais, depuis son arrivée dans une structure d’entraînement de très haut niveau, elle connait de grosses difficultés.
Une période d’adaptation est normale, car elle doit d’adapter à des partenaires meilleurs, à plus d’heures d’entraînement, à plus de fatigue.
Plusieurs mois sont en général nécessaires pour digérer ce nouveau rythme.

En fait, Elena est en train de faire la transition entre le rêve de l’enfance et le projet de performance de l’adulte.
Le rêve de victoire d’un sportif prend naissance dans l’enfance, et ce rêve est une direction et un moteur.
L’enfant est dans le rêve et dans le plaisir insouciant, il ne se confronte pas encore aux dures réalités pour se connecter à son rêve.
Ce rêve est donc ensuite transformé en projet de performance qui requière stratégie, efforts, souffrances, sacrifices, déceptions, combativité, persévérance, etc.

Ce processus est naturel et nécessaire, mais il a tendance à transformer la performance sportive en récompense attendue, en soulagement, en motivation principale, en source d’anxiété contreproductive.
Dans le cas d’Elena et dans le cas de nombreux sportifs, cette attente de résultats et de victoires est amplifiée par le sentiment de devoir réussir aux yeux de ses parents.
Le sportif ressent alors une obligation de réussir et une peur de l’échec.
Or, cette pression liée au résultat est contreproductive car elle crée un déséquilibre psychologique qui perturbe la préparation et la performance du sportif.

Au contraire, un sportif a besoin d’une confiance de base, de sécurité psychologique, de ne pas ressentir une obligation de réussir, de se sentir aimé quelques soient les performances.
Dans la relation avec ses parents, le sportif doit penser : « mes parents seraient déçus pour moi, et non déçu de moi ».

Pour un sportif dans la situation d’Elena (transition angoissante vers le projet adulte), il est donc important de se recentrer sur le processus de progression et de don de soi (au lieu de se concentrer sur les résultats à court terme).
Le sportif doit remonter à la source du désir qui le transcendait, le désir de jouer, de tout donner, de progresser.

Il y a donc un équilibre à trouver entre le rêve sans limites de l’enfance et la raison protectrice de l’âge adulte.

Autrement, un sportif doit transformer son rêve en projet sérieux, mais il doit éviter de se mettre trop de pression liée à l’attente de résultats (car cela est douloureux et contreproductif).

 

Eviter le prolongement de l’enfance utile mais dangereux

Michaël est un karateka de 23 ans.

Il est confronté à un gros problème de motivation pour s’entraîner et performer dans les petites compétitions, ou face à des adversaires supposés inférieurs.

Au fond de lui, il a peur d’échouer en se donnant à fond et de se rendre compte qu’il n’est pas doué comme les gens le pensaient.

Ainsi, il désire faire durer son rêve d’enfant sans se confronter aux réalités, aux exigences du sport de haut niveau, au risque d’échouer en se donnant pourtant à fond, au risque de se décevoir et de décevoir son entourage.

Cette peur et ce désir inconscients mènent donc à un comportement insouciant relevant de l’enfance.

Cette insouciance peut être efficace au moment de la compétition pour se concentrer sur le jeu et être performant.

Mais cette insouciance est problématique pour les phases de préparation à la compétition, pour le quotidien.
Et elle peut malgré tout être aussi problématique en compétition, car en ne souhaitant pas se donner à fond pour préserver son rêve, le sportif est certes relâché mais peut manquer d’intensité.

Généralement, face à des résultats décevants, l’insouciance du sportif se traduit par une déresponsabilisation, par une mise en cause de l’environnement plutôt que de son propre investissement.
En ne se donnant pas à fond et en rejetant la faute sur les autres, le sportif protège ainsi son rêve en se disant inconsciemment que s’il se donnait à fond et si les autres agissaient mieux, il réaliserait son rêve.

Une fois encore, il s’agit de trouver un juste milieu entre un adulte raisonnable et stratège et un enfant rêveur et insouciant.
Le sportif doit être confiant, autonome, déterminé, et maître de son projet sportif, tel un adulte.
Cette attitude est d’ailleurs particulièrement difficile dans un environnement souvent protecteur, voire infantilisant.
Malgré tout, comme nous l’avons déjà vu, le sportif doit aussi garder une certaine insouciance et légèreté, tel un enfant, afin de bien gérer la pression des compétitions.

 

Accepter la perte du sentiment d’invincibilité

Remy est un judoka de 17 ans.

Comme beaucoup de sportifs, il supporte très mal sa première blessure.

Il est frustré de ne pas pouvoir s‘entraîner, a le sentiment de perdre son temps, et a le sentiment de prendre du retard par rapport aux autres.

Il n’accepte pas sa vulnérabilité, car il a le sentiment d’être invincible.
Ce sentiment de toute puissance vient de l’enfance, et est alimenté par les institutions qui véhiculent un sentiment de contrôle total.

Or, le passage à l’âge adulte implique l’acceptation des réalités.
Et parmi les réalités, on retrouve certes la nécessité de mettre en place un projet sérieux, mais on retrouve également le manque de contrôle sur certains paramètres (blessures, etc).

Le déni du manque de contrôle et le sentiment de toute puissance constituent une source de stress, d’angoisse, et de culpabilité, car le sportif se considère responsable de tout ce qu’il perçoit comme des échecs.

La culpabilité rend alors très difficile la résolution d’une difficulté, car le sportif se concentre sur le problème et sur le passé, au lieu de se concentrer sur les solutions, sur l’avenir, sur le présent.
Le sportif peut alors se résigner à cause de la culpabilité et du sentiment de ne pas être à la hauteur.

Parfois, au contraire, la culpabilité est suivi d’un déni de ses émotions négatives et de sa vulnérabilité face à des facteurs incontrôlables.
En niant sa vulnérabilité, le sportif peut alors forcer sa reprise et entraîner une nouvelle blessure.
En niant sa vulnérabilité, le sportif peut également empêcher le relâchement en compétition, car son égo est trop présent.

Pour éviter ces travers, le sportif doit prendre conscience que la culpabilité n’est pas justifiée, qu’il est possible de faire de son mieux et de se retrouver quand même face à des difficultés.
Autrement dit, le sportif doit prendre conscience qu’il est vulnérable car il ne maîtrise pas tout, et il doit donc se donner le droit d’échouer.

Ensuite, le sportif maîtrise sa réaction aux difficultés, et dénué de toute culpabilité, il doit se confronter aux difficultés, chercher des solutions, et surmonter ces difficultés.

En somme, le sportif doit comprendre qu’il ne contrôle pas totalement les événements, mais qu’il contrôle ses réactions aux événements.

 

Identifier les symptômes sportifs pour soigner l’équilibre psychologique et améliorer les performances

Camille est une tenniswoman de 19 ans.

Elle est souvent exaspérée à l’entraînement, en colère durant les matchs, et longtemps en crise après chaque défaite.

Ses colères sont apparues à l’âge de 10 ans, avec son père très investi dans sa carrière qui a commencé à lui mettre la pression.

Ses colères surgissent lorsqu’elle ressent un sentiment d’échec, d’impuissance, de honte.

Ses colères entraînent alors un dialogue interne très négatif et très violent envers elle-même.
Ce dialogue est fortement lié aux discours répétés par son père.

Ainsi, des colères répétées durant l’activité sportive font partie des symptômes sportifs qui doivent alerter le sportif et son entourage.

L’identification de ces symptômes permet ensuite d’en traiter les causes pour parvenir à un meilleur équilibre psychologique et à de meilleures performances.

Dans le cas de Camille, une prise de distance avec son père et une prise de distance avec le résultat ont permis de mettre fin à ses colères fréquentes.

 

Gérer l’inconscient pour avoir une base mentale solide

Arnaud est un nageur de 23 ans.

Comme de nombreux sportifs, il ne comprend pas pourquoi ses performances ont chuté brutalement.

La plupart du temps, les blocages psychologiques qui viennent freiner et parfois affaiblir les performances sont inconscients.

En réalisant un travail d’introspection, Arnaud a ainsi découvert qu’il avait un blocage psychologique lié au retour soudain de son père (après l’avoir abandonné).
En colère vis-à-vis de son père qui revient suite à ses bonnes performances sportives, Arnaud est inconsciemment tenté de ne plus être aussi performant pour éloigner son père.

Une prise de distance avec son père et une gestion de sa culpabilité vis-à-vis de sa mère (désapprouvant ce choix) lui ont permis de résoudre son blocage et de performer de nouveau.

Il est donc important de réaliser un travail d’introspection (avec un spécialiste si possible), afin d’identifier ses blocages inconscients et de pouvoir s’en libérer.

 

Créer de la solidarité dans l’environnement du sportif 

Le psychologue du sport doit réaliser un travail en triangle avec le sportif et l’entraîneur.

Etant proche du sportif, l’entraîneur est essentiel car il peut donc apporter des éléments d’informations et doit être sensibilisé au travail psychologique.

Malheureusement, les entraîneurs ont tendance à stigmatiser la difficulté du sportif, à vouloir des solutions rapides, à vouloir contrôler le travail psychologique.

Le psychologue du sport doit donc d’abord installer des règles de confidentialité pour mettre le sportif en confiance.

Le psychologue du sport doit aussi faire comprendre à l’entraîneur qu’il est animé par la même bienveillance envers le sportif et par les mêmes objectifs de réussite.
Il doit également faire comprendre à l’entraîneur que la juste distance va dans l’intérêt du sportif et donc dans son intérêt.
Il doit aussi faire comprendre à l’entraîneur que renforcer l’autonomie et la confiance du sportif le rend meilleur.
Enfin, il doit lui faire comprendre que l’affection réconfortante est compatible avec l’ambition et l’exigence, et que les deux sont mêmes indissociables.

Pour rassurer l’entraîneur sur ses compétences et sa capacité à aider le sportif, le psychologue du sport doit aussi montrer à l’entraîneur qu’il a bien cerné la psychologie du sportif.

Le travail du psychologue du sport doit aussi s’orienter sur l’entraîneur.
En effet, l’entraîneur est le premier coach mental du sportif et son attitude se projette souvent sur le sportif qui a peur de le décevoir.
Ainsi, pour que le travail psychologique soit pleinement efficace, l’entraîneur devrait lui aussi effectuer un travail psychologique sur lui-même.
Ce travail psychologique de l’entraîneur sur lui-même doit lui permettre de mieux se connaître, de résoudre ses problèmes psychologiques, d’éviter les transferts psychologiques sur le sportif, de mieux s’adapter à la singularité du sportif et de l’aider avec une bonne compréhension de la psychologie.

 

Dépasser le paradoxe de la demande d’un sportif en souffrance

Dominique est une coureuse de 25 ans.

Elle n’est plus affectée par ses mauvaises performances, a perdu sa motivation, et s’interroge sur son envie de continuer dans le sport.

Il se trouve que son ex l’a quittée pour une autre sportive quelques mois avant, et cela a crée en elle un profond sentiment de tristesse, de colère, de désespoir, et de culpabilité (elle se sent responsable et s’en prend à elle-même).

Désormais, elle ne dort plus, mange très peu, a perdu du poids.
Elle est triste en permanence, manque de motivation, déprime, et a même des pensées suicidaires.

Mais, au sein de son environnement, elle cache et n’exprime pas toute cette souffrance.
Elle veut cacher sa faiblesse et soigne donc très bien les apparences, avec des sourires notamment.

Or, ce déni, ce manque de communication, et ce manque de soutien renforcent le mal être.

Malheureusement, même si cela est nécessaire, il est paradoxal et difficile pour un sportif incarnant la force de souffrir et de demander de l’aide.
Dans le milieu sportif, il est souvent mal vu de se plaindre et de dévoiler des difficultés psychologiques car cela est associée à de la faiblesse.

Dominique et les autres sportifs dans son cas ont donc eu besoin de courage pour reconnaître leurs souffrances et travailler dessus.

Dans le cas de Dominique, un travail psychologique lui a d’abord permis de réorienter sa colère sur son ex et de se déculpabiliser.
Puis, elle  a pu se donner le droit d’aller mal pour ensuite faire son deuil et passer à autre chose.
Elle a notamment renoué du lien social, refait confiance aux gens, refait confiance à un homme, accepté le risque de souffrir pour vivre des choses fortes.

D’ailleurs, on peut noter qu’il y a des points communs entre l’activité sportive et les relations amoureuses, avec souvent un mélange de plaisir et souffrances.

 

Se détacher des enjeux agissant comme moteur mais aussi comme limite

Noa est une nageuse de 19 ans.

Originaire des Antilles, elle a fini par s’adapter à son nouveau mode de vie en métropole.

Mais, ses performances en compétition sont bien inférieures à ses performances à l’entraînement, car elle se crispe en compétition.
Elle s’interroge même sur son envie de continuer, alors que les résultats ne sont pas au rendez-vous.

En l’interrogeant, on découvre qu’elle vit à Paris avec sa mère, avec qui elle a une relation fusionnelle et à qui elle voue une admiration pour tous les sacrifices qu’elle fait pour lui donner les moyens de réussir.

Grâce à un travail psychologique sur elle-même, Noa prend conscience qu’elle a peur de finir débordée, épuisée, et triste comme sa mère.
Pourtant, contrairement à sa mère, Noa a choisi son activité et non subie la situation.
A la base, il s’agit pour elle d’une passion choisie et non d’une corvée subie.
Mais, elle a le sentiment d’être prisonnière car elle ne se donne pas le droit à l’échec qui décevrait sa mère. Elle ressent un devoir de gagner envers sa mère, du fait des sacrifices réalisés par sa mère, mais également du fait d’un sentiment de culpabilité refoulée lié au départ de son père.

Son envie de rendre sa mère fière a donc un effet ambivalent.
C’est certes une source de motivation, une force, un moteur, mais c’est aussi une source de stress, une souffrance, une limite, un frein.
Ce sentiment de ne pas avoir le droit d’échouer l’a fait déjouer en compétition, détruit son plaisir, et finit par lui donner envie d’arrêter.

Ainsi, une prise de distance émotionnelle avec sa mère lui a permis de retrouver du plaisir et de la sérénité dans son activité sportive.
Elle a compris que sa mère ne va pas mourir de tristesse si elle n’obtient pas de bons résultats ou arrête la natation.
Elle a aussi compris qu’elle pourra procurer de la joie à sa mère en réussissant son parcours sportif, mais pas la rendre heureuse car cela n’est pas en son pouvoir.

Elle a ainsi atténué sa peur de l’échec et l’a replacée dans un cadre purement sportif.

Cette nouvelle approche lui a permis de retrouver du plaisir, de la sérénité, et du relâchement en compétition.

 

Gérer l’impatience face aux réalités du travail psychologique

Luke est un rugbyman de 24 ans.

Il souffre d’anxiété généralisée (avec des pics selon les situations), de troubles du sommeil, et de dépression.

En compétition, il est terrifié à l’idée de commettre à nouveau des erreurs coûtant la victoire à son équipe.

Ses troubles psychiques existent depuis son enfance, et sont donc bien ancrés en lui, avec notamment des croyances limitantes, des habitudes mentales, des manières de penser, etc.

Ainsi, un travail psychologique sur ses peurs et ses blocages inconscients l’apaise progressivement, mais pas aussi rapidement qu’il le voudrait.

Cela s’explique par le fait que les sportifs ont une fenêtre temporelle assez courte avant la mort de leur identité sportive.
Cette limite temporelle génère de la pression et une peur de perdre du temps.

Il y a donc souvent une nette différence entre l’impatience du sportif et le temps nécessaire pour amener les résultats.

Pour calmer l’impatience du sportif, le psychologue du sport doit donc faire preuve de pédagogie en montrant les progrès et en expliquant qu’il est normal de ne pas pouvoir tout changer du jour au lendemain.

 

Comprendre le lien entre bien-être et performance

Comme nous l’avons vu, le bien-être et la performance sont liés.
Ils sont dissociables mais ne peuvent pas être considérée séparément.

Ainsi, les mauvaises performances affectent le bien-être, et la souffrance psychique affecte les performances.
Cela dit, les bonnes performances ne garantissent pas le bien-être et le bien-être ne garantit pas les bonnes performances.
Il y a des interactions positives, mais également d’autres facteurs en jeu.

Le travail psychologique relève donc à la fois du soin et de la préparation mentale, il s’agit d’un travail sur le bien-être et sur la performance.

Mais, les acteurs du sport préfèrent les termes de « préparation mentale » et « travail sur la performance » qui renvoient à la détermination et l’amélioration, et non à la plainte et à la faiblesse.

D’ailleurs, les acteurs du sport ont souvent des inquiétudes sur les conséquences du bien-être sur la performance, car les souffrances génèrent parfois une rage de vaincre.

En réalité, le bien-être permet d’être plus compétitif, via une pratique différente, plus sereine, avec un rapport moins violent à soi.
Le haut niveau exige en effet un équilibre psychologique, une capacité à prendre du plaisir dans l’activité sportive.

Cela dit, le travail psychologique permet de libérer les capacités intérieures du sportif, pas de le métamorphoser en un individu qu’il n’est pas.
En général, un sportif de haut niveau sait déjà comment gagner, se concentrer, se motiver, gérer ses émotions.
Mais, son parcours de vie a pu endommager ses capacités.
Pour récupérer ses capacités, un travail mental en surface peut aider, mais s’avère souvent insuffisant.
Un travail psychologique est généralement plus long mais beaucoup plus efficace sur la durée.

 

Comprendre les bienfaits du développement des capacités introspectives

Généralement, un sportif a l’habitude de se tourner vers l’extérieur, vers les événements, vers les tâches.

Par conséquent, pour un sportif, l’introspection est assez rare et souvent considérée comme une perte de temps.

Cela dit, une fois la barrière de l’inconnu franchie, un sportif prend généralement du plaisir à se lancer dans un travail sur lui-même.
Il prend souvent rapidement conscience que l’apprentissage des mécanismes de son inconscient est un outil de maîtrise efficace.
Il comprend qu’il ne peut pas échapper à son inconscient, et que l’ignorer revient à aller à la guerre sans son fusil.
Par conséquent, il saisit généralement la nécessité de comprendre son inconscient, de communiquer avec lui, de le rassurer.
Et, il n’est pas rare qu’il parvienne rapidement à une compréhension fine de son propre psychisme.

Le travail introspectif et le développement des capacités d’autoanalyse rendent le sportif plus autonome.
Le travail introspectif permet notamment à un sportif de réfléchir, d’analyser, puis de faire ses choix de façon autonome, assumée, confiante.

Un sportif finit donc généralement par prendre le temps d’analyser le pourquoi de ses actions et de celles de son entourage, afin de mieux se gérer et de mieux gérer son entourage.

Parmi les questions introspectives qu’un sportif doit se poser, on retrouve celles-ci :
« Pourquoi je fais ce sport ? », « Pourquoi est-ce que je veux gagner et qu’est-ce que j’en attends vraiment ? », « Comment est-ce que je peux vivre ma pratique sportive ? », « Quelle place réelle au plaisir ? », « Quel droit à l’erreur? », « Qui peut être déçu autour de moi en cas d’échec et suis-je réellement en paix avec cela? », etc.

Le psychologue du sport n’est au final qu’un miroir renvoyant le sportif à ses propres doutes, à ses angoisses, à son questionnement, à son positionnement sur des problématiques de sa vie.

Et, le travail psychologique doit toujours viser l’autonomie du sujet, pour qu’il n’ait plus besoin de ce miroir humain pour s’analyser.

 

Trouver un équilibre dans un lieu d’excès

Le sport de haut niveau est un lieu d’excès, de passion, d’investissement total.
La notion d’excès et de dureté est quasi indispensable pour atteindre le haut niveau.

D’ailleurs, lors de leurs jeunes années, les sportifs se sont souvent construits sur leurs excès (excès d’énergie, etc).
L’environnement sportif valorise également cette notion d’excès.

Cela dit, le sport de haut niveau exige souvent une adaptation à la souffrance et un goût pour la difficulté, tout en conservant une part de plaisir.
Autrement dit, il est souvent important (mais difficile) de concilier des exigences extrêmes avec la conservation du plaisir.
Le plaisir permet notamment d’affronter les difficultés sur la durée et d’être plus performant en compétition grâce au relâchement dans le geste sportif.

La dureté verbale envers soi-même peut être efficace dans les jeunes années car les marges de progression sont encore importantes.
Mais, elle s’avère souvent inefficace ensuite, lorsque les progrès sont plus difficiles et que le psychisme finit par saturer face à la violence.

Il est donc nécessaire de trouver un meilleur équilibre après une stratégie de violence envers soi-même.

L’équilibre psychologique est un outil majeur pour maintenir le plaisir qui permet la longévité et le relâchement dans le geste sportif.
Travailler sur ses souffrances et blocages inconscients permet donc généralement de faire évoluer son approche du sport et de retrouver une part de plaisir.

Cela dit, prendre du plaisir ne consiste pas à s’amuser, mais à prendre du plaisir à être confiant, à jouer son jeu, à se libérer, à profiter du moment présent, etc.

De manière générale, le plaisir permet de s’épanouir dans sa pratique, d’être heureux, de donner du sens. (« Ce que je fais contribue à me rendre heureux et je trouve du sens à le faire. »)
Et indirectement, cela nourrit la performance (via le relâchement en compétition) et la longévité (souffrance d’avantage supportable sur la durée).

 

Préserver sa motivation

Hamilton Sabot est un gymnaste.

Il est obsessionnel et perfectionniste.

Or, il est impossible pour lui d’être parfait dans sa pratique sportive et dans ses études de kinésithérapie.

Cette situation crée en lui beaucoup de frustration, une perte de plaisir, une perte de motivation.

Pour retrouver du plaisir et de la motivation dans sa discipline sportive, il a donc dû accepter de renoncer à certaines exigences, de lâcher prise, et de se concentrer dans le moment présent.

Il a décidé de faire de son mieux (excellence) au lieu de viser le résultat parfait (perfection).
Il a donc dissocié son état d’esprit contrôlable et le résultat pas totalement contrôlable.
Il s’est ainsi répété : « j’essaie de tendre vers cela, je ne m’impose pas l’obligation d’y arriver ».

Ce positionnement nouveau et clair l’a apaisé.
Il a retrouvé du plaisir et du relâchement dans sa pratique sportive.

Ensuite, il a eu peur d’être éliminé au premier tour des Jeux Olympiques.

Mais, il a compris qu’il devait de toute façon agir pour gagner, et non pour ne pas perdre, car il vise une médaille.
Cet état d’esprit tourné vers la victoire et la prise de risque lui a ainsi permis d’effacer la peur d’échouer.
Et c’est ainsi qu’il a obtenus une médaille de bronze aux Jeux Olympiques, en profitant du moment présent et en étant relâché.

L’histoire d’Hamilton Sabot nous montre que la motivation des sportifs finit souvent par s’essouffler en cours de carrière face à la réalité des résultats et de l’après carrière.
Une période de doute est fréquente, et amène le sportif finit souvent par se poser des questions telles que « Ai-je raison de continuer ? », « Suis-je raisonnable de poursuivre ce rêve ? », etc.

Plus le niveau monte, plus cela nécessite d’efforts, de sacrifices, de temps, et moins le relâchement devient possible.
Autrement dit, plus un sportif se rapproche de ce qu’il vise et plus c’est difficile.

De plus, plus le niveau monte, plus le rêve devient possible, plus la déception et la souffrance peuvent être grandes, et plus le sportif prend conscience de l’ampleur de la déception en cas d’échec.
Autrement dit, plus un sportif se rapproche de ce qu’il vise, et sa peur de l’échec et d’être déçu devient grande.
Le sportif peut alors anticiper et vouloir éviter cette possible souffrance, via un acte manqué (abandon, blessures, etc).

Ainsi, la combinaison de l’usure du temps, de la perspective de l’après carrière, et du réflexe d’autoprotection peut entraîner une baisse de la motivation.

Le sportif doit alors utiliser des stratégies pour préserver une certaine motivation dans le temps.

Tout d’abord, un sportif doit préserver la part de rêve dans son objectif à atteindre et assumer son désir de tout mettre en œuvre pour celui-ci.
Il doit préserver l’image du rêve, préserver la foi en sa réalisation, et effectuer des ajustements si besoin.

Un sportif doit aussi identifier les craintes potentielles liées à l’atteinte ou à la non réalisation de son objectif.
Il doit donc effectuer un travail introspectif et cultiver un rapport sain et honnête avec lui-même, afin de ne pas être victime de blocages inconscients.
L’identification de craintes réelles et fantasmées lui permet alors de prendre un positionnement clair et libérateur par rapport à son projet sportif.

Un sportif doit également définir des objectifs intermédiaires dans le temps (court, moyen, long terme) qui permettront de tendre vers l’objectif final.
La création de paliers progressifs permet de créer un processus plus stimulant et satisfaisant.
Le sportif doit alors bien avoir conscience que chaque étape le rapproche de l’objectif final.

Enfin, dans la même logique, un sportif doit faire des liens entre les objectifs actuels ou quotidiens et l’objectif à long terme.
Les balises techniques, physiques et mentales permettent d’éviter le découragement.
Chaque étape doit être considérée comme une opportunité de se rapprocher de l’objectif final visé.
Faire régulièrement des liens entre des objectifs excitants et des actions banales permet de mettre du sens et de maintenir sa motivation.
Autrement dit, un sportif doit incorporer un soupçon de rêve dans son quotidien afin de continuer à être investi.

 

Construire un Moi Champion Idéal pour renforcer sa confiance en soi

La confiance en soi est un terme souvent banalisé et vide de sens dans le sport de haut niveau.

Il y a l’idée qu’un champion doit en permanence l’avoir, l’afficher, voire la revendiquer, tout en restant humble sur ses ambitions.
La confiance excessive passe souvent pour de la prétention et de l’arrogance en Europe (contrairement à la perception aux Etats-Unis).
Il s’agit donc souvent d’un casse-tête pour un sportif en termes d’identité, de gestion d’image, de communication.

Le manque de confiance en soi est un facteur limitant.
Certains sportifs sont ainsi effrayés et bloqués lorsque la réalité rattrape leur rêve.
Il est donc nécessaire de se sentir prêt à gagner, même face aux meilleurs.
L’entourage doit favoriser cet état d’esprit avec des phrases telles que « Tous les voyants sont au vert », « Ne sois pas surpris de gagner, il faut maintenant s’y attendre », etc.

La confiance en soi est évidemment liée aux performances et à la qualité de l’entraînement.
Mais, la confiance en soi dépend aussi de la différence entre le niveau réel ou perçu et la capacité à se voir plus haut.
De manière générale, la confiance en soi est une question de croyance, de foi en sa réussite, dans le présent mais surtout dans l’avenir.

Un sportif doit donc se créer un Moi Champion Idéal, prenant le pas sur sa personnalité de tous les jours.
Comme le disait Nathaniel Branden : « C’est l’image que nous avons de nous-mêmes qui fait notre destin ».
Un sportif doit ainsi se penser suffisamment fort, se construire un personnage, jouer son personnage, jouer un Autre, jouer son Moi Champion Idéal.

Un sportif dont donc d’abord définir son Moi Champion Idéal pour pouvoir le jouer.
Il doit définir qui il veut être sur le terrain (et non qui il est).
Concrètement, pour construire son Moi Champion Ideal, un sportif doit répondre à une question telle que : « Quel type de personnalité, d’attitude, d’état d’esprit, dois-je afficher afin de me donner un maximum de chances d’exploiter tout mon potentiel ? »

La compétition n’est pas un temps et un lieu de questionnement, de découverte de soi-même, d’observation de ses capacités, etc.

Au contraire, la compétition est un temps et un lieu d’affirmation, d’affirmation d’une conviction, d’affirmation d’une identité (celle du moi champion un peu romancé, idéalisé, rêvé mais qui tire vers le haut).

D’ailleurs, dépasser ses limites ne doit pas être considéré pour le sportif comme un exploit mais comme un accomplissement logique (lié à une bonne préparation, à une bonne confiance en soi, à une bonne affirmation de son Moi Champion Ideal, etc).
Le terme d’exploit renvoie souvent à un manque de confiance en soi et pose une limite à la performance.

A titre d’exemple, Mohamed Ali se mettait dans la peau de son personnage hyper confiant et fort avant chaque combat, et cela lui permettait d’être hyper confiant et meilleur sur le ring.

Un sportif peut donc être humble, sympathique, respectueux, voire introverti et timide dans la vie de tous les jours, mais incarner un personnage en compétition pour être meilleur.

Il y a généralement un écart utile entre la personnalité d’un sportif et l’identité qu’il affiche en compétition.

 

Trouver un juste milieu entre intensité et lâcher-prise en compétition

Dans le sport de haut niveau, la concentration zen prônée par Phil Jackson a fait ses preuves et s’est avérée très efficace.

La concentration zen consiste à se concentrer sur l’action maîtrisable dans le moment présent, à vider son esprit, à s’immerger dans l’action en lâchant prise plutôt qu’en essayant de la contrôler.

Un sportif doit ainsi d’abord distinguer les facteurs maîtrisables et les facteurs non maîtrisables, afin de déterminer les facteurs sur lesquels il doit porter sa concentration (facteurs maîtrisables), et les facteurs sur lesquels il doit lâcher-prise (facteurs non maîtrisables).
Parmi les facteurs maîtrisables, on retrouve notamment la qualité de sa concentration, de sa préparation physique, de sa préparation technique, de sa préparation mentale, de sa détermination, de sa combativité, de sa confiance en soi, etc.
Parmi les facteurs non maîtrisables, on retrouve notamment l’arbitrage, la météo, la performance de l’adversaire, la qualité du terrain, le public, etc.

Ensuite, une bonne concentration consiste à « être à ce que l’on fait », à « être pleinement dans l’instant présent », à « être dans un juste positionnement mental face à l’événement ».
Etre dans le moment présent implique donc de ne pas être dans la remémoration (erreurs passées, etc) ou dans l’anticipation (réflexions sur le futur, sur les conséquences, etc).

Un sportif doit donc se mettre dans un tunnel de concentration où ne demeurent que les facteurs maîtrisables et le moment présent.
Sa concentration doit être orientée sur sa tâche maîtrisable dans le moment présent.

Enfin, un sportif immergé dans l’action présente doit lâcher-prise sur cette action plutôt que d’essayer de la contrôler.
Autrement dit, un sportif doit faire confiance à son inconscient pour réaliser le geste juste rapidement, plutôt que de trop essayer de contrôler ses gestes consciemment.
A ce propos, la préparation mentale a malheureusement tendance à prôner une concentration trop orientée vers le contrôle.

Pour s’entraîner à avoir une concentration zen, un exercice pratique est efficace.
Cet exercice consiste à se concentrer sur sa respiration, sur le parcours de l’air dans son corps, sans penser à rien, en demeurant dans l’instant présent.

La concentration reste une démarche personnelle, et il est donc nécessaire de trouver sa méthode pour atteindre son équilibre.

Pour un sportif stressé et trop dans le contrôle (manque de relâchement), le travail peut-être d’avantage orienté sur l’apaisement et le lâcher-prise.
Pour un sportif manquant de rigueur (manque d’intensité) et de confiance en ses capacités, le travail peut-être d’avantage orienté sur l’investissement et la rigueur sur les facteurs maîtrisables.

De manière générale, il y a donc un équilibre personnel à trouver entre intensité et lâcher-prise, afin d’optimiser ses performances, mais également son plaisir et son épanouissement.

 

Comprendre que la force mentale est incarnée par la détermination et la combativité

L’engagement, la détermination, la combativité, la résilience, la persévérance, et un rapport sain à l’échec sont des éléments très importants pour réussir au haut niveau.
L’histoire de David Douillet est une belle démonstration de cela.

La détermination consiste à tout mettre en œuvre pour atteindre ses objectifs.
Elle consiste également à avoir la capacité d’utiliser tous les facteurs de sa vie à son profit afin de s’aider à atteindre ses objectifs.

La combativité est une notion positive et compétitive liée au dépassement de soi, où l’Autre sert de repère.
Il est ainsi nécessaire de se jauger également face à l’autre, de l’observer, de tenter de l’intimider, de lui montrer une certaine animalité, de s’y adapter.
Un sportif doit faire preuve de combativité sans haine.
L’adversaire doit être vu comme nécessaire pour se dépasser, comme un partenaire de son objectif sportif.
Un basculement dans la détestation et la haine est donc évidemment une erreur, et cela a souvent pour effet un excès d’agressivité et une perte de concentration.
Il est donc sain de libérer ses émotions, de s’affirmer émotionnellement, tout en restant respectueux de l’adversaire et maître de ses pensées.
De manière générale, pour se situer dans une combativité sans haine, il est important de trouver un équilibre émotionnel via des ajustements.

Il faut avoir conscience que la détermination et la combativité en compétition nécessitent d’avoir un projet sportif clairement investi et assumé, puis une importante capacité à rester concentré afin de ne pas être submergé par ses émotions, et enfin une confiance réelle et profonde en son potentiel.
La détermination et la combativité sont donc une bonne synthèse des différents facteurs mentaux.

 

Se libérer du sentiment d’injustice

L’histoire d’Alexis Ajinça représente assez bien les difficultés qu’ont beaucoup de sportifs pour gérer le sentiment d’injustice.

Alexis Ajinça a été touché par un sentiment d’injustice profond avec la mort de son père, puis il a également subi une désillusion liée à son échec en NBA et son retour en France.
Il a ensuite constamment ressenti ce sentiment d’injustice en compétition.
Cette colère et cette tristesse liées au sentiment d’injustice le faisaient déjouer, et détruisaient son plaisir et sa motivation à jouer.

Alexis Ajinça a ensuite réalisé un travail psychologique pour lâcher-prise sur les facteurs incontrôlables et avoir un dialogue interne plus positif.
Cet apaisement lui a ensuite permis d’être beaucoup plus performant et de retourner en NBA.

Le sentiment d’injustice peut naître d’une sensibilité générale liée aux efforts et à la récompense légitime attendue et/ou d’une sensibilité particulière liée à un traumatisme survenu dans l’histoire de vie.

Il y a souvent un écart important entre l’injustice réelle et l’injustice perçue, à cause du niveau de fatigue et d’investissement émotionnel lié à la compétition.

Le sentiment d’injustice est souvent utilisé comme une source de motivation, mais il pose des problèmes dans la gestion des émotions en compétition et dans l’équilibre de vie (les conséquences vont au-delà du domaine sportif)

Un sportif doit donc prendre conscience de ce sentiment d’injustice inconscient et autodestructeur pour le traiter.

 

Se nourrir d’une légère impatience sans tomber dans la frustration destructrice

La frontière est fine entre une impatience nécessaire pour progresser rapidement et un sentiment d’insatisfaction permanent et presque pathologique.

La satisfaction est souvent considérée comme dangereuse, car elle est interprétée comme un signe de relâchement et un manque d’investissement.

Or, un sportif a besoin de renforcement positif, de satisfaction, de réconfort, d’encouragement, afin de renforcer sa confiance en lui et de solidifier son psychisme.
Cette solidité psychique permet alors au sportif d’être déterminé, patient, serein, et par conséquent d’être relâché en compétition, voire d’atteindre la zone.
Pour rappel, la zone est un état mental parfait entre intensité et relâchement, où le sportif ne pense à rien, se laisse aller, et réalise ses meilleures performances avec facilité.

Au contraire, l’excès d’impatience, la frustration, et le manque de reconnaissance à combler créent de la crispation au moment de la compétition (via un surinvestissement sur l’égo, des incertitudes, etc).
L’impatience et la frustration ne sont ainsi pas compatibles avec la zone.
Atteindre la zone nécessite de se libérer de toute forme d’impatience.

De manière générale, un sportif doit donc trouver de la satisfaction dans le présent, et se dire que le temps joue pour lui au lieu de le craindre.

 

Préserver son plaisir

Un sportif doit trouver un équilibre entre intensité/perfectionnisme et relâchement/plaisir.

Le plaisir est souvent mal défini par les sportifs et considéré comme opposé à la notion d’engagement et de performance.

Or, le plaisir est un outil de réussite et de performance.
Prendre du plaisir ne signifie pas « s’amuser », mais « prendre du plaisir à être dans le combat, à être dans le duel, à vivre un événement unique, à repousser ses limites, à aller puiser quelque chose de présent et que l’on veut exprimer et sortir de soi ».
Le plaisir va donc de pair avec le relâchement qui devient de plus en plus compliqué au fur et à mesure que l’environnement devient oppressant (attentes du sportif, de son entourage, de ses dirigeants, des fans, des médias, etc).
On peut même dire que le plaisir est la plus simple et la plus efficace des méthodes antistress.
Préserver le plaisir est donc important pour résister à la pression, être relâché, et libérer son talent en compétition.
Autrement dit, l’approche mentale incluant le plaisir joue un rôle dans le relâchement de l’esprit et du corps, et dans l’épanouissement du sportif en compétition.

Le plaisir est malheureusement souvent progressivement effacé par un désir d’efficacité et une volonté de contrôle renforcés.

Pour préserver le plaisir, un sportif doit inclure le plaisir dans l’affirmation de son identité, au même titre que la confiance, la combativité, la concentration, etc.

Pour préserver le plaisir, l’entourage doit également inciter le sportif à faire de son mieux, avec notamment des phrases telles que : « Fais de ton mieux. Et faire de ton mieux, ce n’est pas abandonner l’idée de performance. Car ton mieux c’est beaucoup. C’est potentiellement le plus haut niveau sportif. ».

Le challenge pour un sportif est donc de continuer à considérer le sport comme un jeu, de préserver son plaisir, de préserver son « je » dans le jeu, d’intégrer la possibilité d’échec, de ne pas craindre excessivement l’échec, etc.
Il faut ainsi garder en tête que « La douleur et toujours question et le plaisir toujours réponse ».

 

Avoir une vision positive et constructive de l’échec

L’interprétation d’un événement conditionne grandement notre ressenti vis-à-vis des celui-ci.

Par conséquent, l’interprétation d’un échec peut varier d’un sportif à l’autre et détermine en grande partie la capacité de prise de distance, la gestion émotionnelle à moyen et long terme, et la capacité à avoir une analyse objective relative à la performance.

La notion d’échec est souvent interprétée violemment par les sportifs (plus violemment que la notion de défaite).
Ce sentiment violent favorise une perte de confiance, une dévalorisation de soi et potentiellement une charge d’affects dépressifs (frustration, perte de plaisir, perte d’envie, tristesse, mal être, renoncement).

Le sentiment d’échec entraîne également une incapacité à s’auto-évaluer avec pertinence.

Pour limiter le sentiment d’échec et la peur de l’échec, un sportif doit définir des objectifs techniques, tactiques, et mentaux maîtrisables, plutôt que des objectifs de résultat peu contrôlables.
Ces objectifs maîtrisables permettent au sportif de fixer sa concentration sur des objectifs maîtrisables, précis et apaisants ; et non sur la crainte de l’échec.
De plus, les objectifs maîtrisables (notamment mentaux) permettent d’avoir une vision non manichéenne de la performance.

Un sportif peut par exemple se fixer des objectifs mentaux tels que « jouer mon jeu et ne rien lâcher », « rester concentré et agressif », « ne pas m’énerver contre moi-même », « prendre du plaisir », etc.

Le non respect de ses objectifs mentaux peut alors être considéré comme un échec, dont il faut chercher les causes avec une remise en question.
L’analyse de l’échec peut se faire via des questions telles que « Qu’est-ce que j’ai bien fait, bien mis en oeuvre ? », « Où ai-je péché, rencontre des difficultés ? », « Sur quoi dois-je encore progresser pour la prochaine fois ? », etc.
Cette analyse doit permettre de tirer des leçons pour réagir.

Cette approche permet d’appréhender les défaites froidement, avec professionnalisme, et donc avec une certaine distance.
Autrement dit, le rapport aux victoires et aux défaites est ainsi défini dans un processus constructif et objectif, avec une meilleure gestion émotionnelle.

 

Analyser ses performances avec objectivité et sans émotions

L’analyse de la performance constitue un moment clé dans le cycle de vie du sportif.

Il s’agit d’un moment complexe à appréhender, car l’analyse et l’évaluation nécessitent d’avoir un regard sur soi dénué d’émotions alors qu’un sportif se nourrit d’émotions.

Un sportif doit donc apprendre à porter un regard professionnel et objectif sur ses performances, plutôt qu’un regard émotionnel.
Il doit analyser ses performances avec objectivité, c’est-à-dire en observant les faits, sans jugements personnels.

Au contraire, la surémotionnalité, les critiques excessives (sévérité et violence envers soi-même) et la complaisance sont à éviter.

La sous-évaluation voire dévaluation des performances est malheureusement fréquente chez les sportifs (d’avantage que le sentiment excessif de satisfaction).

De manière générale, on observe souvent des différences perceptibles entre les champions expérimentés et certains jeunes.
Les champions expérimentés ont tendance à avoir des analyses nuancées des victoires et des défaites.
Au contraire, certains jeunes moins matures ont tendance à s’enflammer dans la victoire ou s’effondrer dans la défaite.

Pour porter un regard plus objectif sur ses performances, un sportif peut s’aider du regard extérieur, notamment du regard de l’entraîneur, et éventuellement du regard d’un psychologue du sport.
Le regard des parents peut aussi aider, mais seulement s’ils ne sont pas trop complaisants ou trop sévères.
Un sportif doit donc bien s’entourer, c’est à dire s’entourer avec des personnes lucides et objectives dont il fait confiance au jugement.

Les objectifs mentaux servent également de repère au sportif pour s’évaluer objectivement.
D’ailleurs, le juge le plus objectif sur la performance d’un sportif devrait être le sportif lui-même.
Un sportif doit ainsi essayer de tendre vers cette connaissance de lui-même et de son niveau réel.

Evidemment, les analyses objectives doivent ensuite permettre de prendre des décisions et d’effectuer des actions pertinentes.

 

Se nourrir du perfectionnisme positif orienté vers l’espoir et l’action

Les perfectionnistes sont attirés par le sport de haut niveau et le sport de haut niveau alimente le perfectionnisme.
Par conséquent, le perfectionnisme et le sport de haut niveau vont de pair.

Le perfectionnisme peut être considéré comme une pulsion psychique, à laquelle le sportif s’adapte et donne une utilisation.

Il y a ainsi 2 types de perfectionnisme : le perfectionnisme négatif et le perfectionnisme positif.

Le perfectionnisme négatif consiste à avoir le sentiment de ne jamais faire assez bien et crée une forme de découragement lancinant.
Le sportif s’inscrivant dans un perfectionnisme négatif ne se projette pas positivement dans l’avenir et agresse son Moi Champion.
Sa pensée est plus ou moins celle-là :« Je n’ai toujours pas produit mon meilleur niveau, je suis incapable de convertir mes efforts de l’entraînement, j’ai envie de laisser tomber. ».
Ce type de perfectionnisme est lié à un excès émotionnel, à un manque d’objectivité, à une comparaison trop rigide et stricte à des objectifs élevés.
Il entraîne une dévalorisation de ses performances et de soi, de la violence envers soi-même, une perte de confiance, une perte de plaisir, une perte de motivation, une perte de concentration, une perte de sens de l’activité, un désinvestissement, et même parfois du dégoût, de l’épuisement, des mouvements dépressifs, et un arrêt de la carrière.

Le perfectionnisme positif consiste à avoir envie de mieux et crée une dynamique positive et stimulante.
Ce type de perfectionnisme est un mode de fonctionnement protégeant l’intégrité psychique du sportif.
Le sportif s’inscrivant dans un perfectionnisme positif fait de la poursuite de l’excellence une affirmation de sa confiance en lui.
Il affirme sa conviction et son désir de progresser, et il nourrit ainsi son Moi Champion.
Sa pensée est plus ou moins celle-là : « Je sais que je peux faire mieux, je crois en ma capacité à faire mieux la prochaine fois, j’ai hâte de retourner à l’entraînement ».
Une situation de non atteinte des objectifs est alors une source de motivation, et non une source de découragement.

L’identification du type de perfectionnisme est donc un enjeu clé.
Evidemment, un perfectionnisme positif doit être préservé, alors qu’un perfectionnisme négatif doit être converti en perfectionnisme positif afin de permettre au sportif  de s’épanouir dans son activité sportive.

Un sportif doit donc s’appuyer sur son désir d’excellence et de réussite, s’intéresser au parcours menant à ses objectifs, être dans une démarche enthousiaste et conquérante, tout en demeurant conscient de la difficulté du challenge dans lequel il a choisi de se lancer.

Pour éviter de tomber dans un perfectionnisme négatif, il est important de s’encourager avant de se critiquer.
Il faut s’encourager avec la conviction de pouvoir aller plus haut (affirmation de son ambition et de sa confiance, et non se critiquer avec violence et se décourager.

 

Gérer sainement les blessures

Le sport de haut niveau implique de savoir gérer les moments difficiles, et notamment les blessures.

La période de convalescence est un temps pénible et déstabilisant, mais il est possible de la normaliser, de bien la gérer, voire d’en sortir grandi.
Pour bien gérer les blessures, il faut d’abord en comprendre les répercussions possibles dans le réel, dans le psychique, et dans le symbolique.

Une blessure sérieuse a d’abord des répercussions dans le réel, en marquant l’effondrement d’une construction.
Ainsi, une blessure entraîne généralement une perte de repères, avec notamment une perte des habitudes.
Les objectifs sont également chamboulés, et ce chamboulement s’accompagne souvent de doutes sur l’avenir et sur le plan de carrière.
Le sportif prend généralement conscience de sa vulnérabilité.
De plus, une blessure entraîne souvent un isolement social.
Cet isolement peut être subi (environnement portant moins d’intérêt pour le sportif) ou peut être un mouvement de recul autoprotecteur  (sportif s’éloignant pour éviter la frustration et le sentiment de perdre son temps face aux entraînements et performances des autres).

Une blessure a aussi des répercussions sur le psychique, à différents niveaux.
Une blessure bouleverse généralement le rapport à l’abandon.
L’isolement peut en effet générer un sentiment d’abandon et réveiller des angoisses comme la peur d’être seul et abandonné.
Une blessure bouleverse aussi généralement le rapport au temps.
Le schéma temporel est en effet remis en cause, les repères temporels sont brouillés par des incertitudes, le sportif a le sentiment de perdre son temps, et le sportif peut être angoisse par sa mort éventuelle en tant que sportif (décès du corps performant).
Enfin, une blessure bouleverse généralement le rapport à la perte.
Le sportif perd sa performance et son exceptionnalité, avec un retour à la normalité et à une forme d’anonymat déprimante, ce qui peut créer beaucoup de frustration, d’inquiétude, d’impatience.

Une blessure a également des répercussions dans le symbolique, via un sens négatif donné à la blessure.
Les conflits psychiques inconscients arrivent souvent brutalement à la conscience lors d’une blessure sérieuse.
Le sportif oscille alors généralement entre colère et culpabilité.
Sa colère se traduit souvent par une recherche de coupable, la blessure étant souvent vécu comme une faute avec un coupable (la blessure est rarement vécu comme une normalité faisant partie de la carrière).
Cette colère peut alors viser le staff médical, l’entraîneur, et la famille, le sportif considérant que l’environnement n’a pas été assez prévenant et compétent pour éviter la blessure.
Cela dit, la colère envers soi-même et la culpabilité sont également possibles et sont d’ailleurs encore plus dangereuses pour le psychisme du sportif.
Le sportif peut alors se condamner pour ne pas avoir fait ce qu’il fallait pour éviter la blessure.
Ce jugement sur soi peut laisser des traces.
Cette hostilité envers soi-même peut même mener à une hostilité envers son corps et notamment envers le membre blessé.
Le sportif peut alors ressentir du dépit, de la déception et de la colère envers son corps qui ne répond pas à ses exigences.
Ces sentiments génèrent alors souvent une peur de la rechute et de la reprise.

Malgré tout, il est possible d’adopter une approche constructive de la blessure.
La rupture peut être bénéfique si le temps est investi positivement, notamment pour des activités que le sportif n’avait plus le temps de faire.

La première étape consiste à se livrer, à exprimer son ressenti et ses pensées vis-à-vis de la blessure.

Le sportif doit ensuite accepter la blessure et sa vulnérabilité.

Puis, le sportif doit chercher les causes de sa blessure, avec objectivité, sans charge émotionnelle et sans chercher un coupable, afin de tirer des leçons constructives.

Le sportif doit ensuite préparer sa reprise sereinement et sans urgence.
Il doit considérer ce temps comme un « temps de non performance » et non comme un « temps mort » ou du « temps perdu ».
Il peut notamment s’intéresser à d’autres choses, s’intéresser éventuellement à des aspects plus techniques, tactiques et mentaux de son sport.
Le sportif doit rester confiant sur les capacités de son corps, sur sa capacité à revenir à son meilleur niveau, sans forcer son retour et brusquer son corps.

 

Gérer l’arrêt de la carrière

L’arrêt est un processus complexe pour le sportif car sa carrière s’est construite contre la perte d’envie et contre l’abandon.

Et, il est souvent difficile pour un sportif de faire la différence entre une perte d’envie momentanée et gérable, et une perte d’envie définitive.
Parmi les indicateurs d’une perte d’envie définitive, on retrouve la perte de plaisir, la perte du désir de progresser, la perte de la passion pour la compétition.

Un sportif a parfois tendance à s’accrocher à cause de regrets.
Un sportif doit donc faire le bilan et prendre du recul sur ce qu’il a accompli, afin d’accepter la fin de carrière.
Autrement dit, il doit réorienter sa pensée sur ce qui a été accompli et non sur les regrets.
Il doit notamment penser au fait d’avoir atteint le haut niveau, d’y être resté, d’avoir gagné, d’avoir perdu, d’avoir souffert, d’avoir grandi humainement, etc.

Un sportif a aussi souvent des doutes et des peurs sur l’après carrière, surtout s’il ne l’a pas préparé.
Il peut notamment avoir peur de l’inconnu, peur de la perte d’identité, peur du changement de statut, peur de la perte de reconnaissance sociale, peur de la perte d’amour.
Un sportif peut ainsi se poser avec inquiétude la question suivante : « va-t-on m’aimer autant ? ».
Le processus d’acceptation se heurte donc à des projections  sur soi-même et sur le Moi champion qui va souffrir de la décision.
Malgré tout, il existe des moyens de dépasser ces peurs (partie suivante).

Un sportif subit également une pression sociale liée à l’annonce de l’arrêt.
Généralement, l’environnement accepte l’arrêt s’il devient difficile pour le corps de suivre (blessures, âge) et/ou s’il devient difficile d’être performant.
L’environnement accepte moins la perte de plaisir et l’envie de passer à autre chose comme raison légitime.
Cela dit, un sportif a tendance à surestimer la déception de son entourage.
En réalité, l’angoisse et la culpabilité du sportif sont souvent plus importantes que la frustration réelle de l’environnement suite à l’annonce.
Le staff se replonge souvent vite dans ses propres préoccupations, et la famille est souvent heureuse de pouvoir passer plus de temps avec le sportif.

Le cas le plus difficile à gérer est celui d’un rejet par l’environnement, poussant à l’arrêt.
Dans ce cas-là, il est nécessaire de trouver rapidement du soutien pour organiser une période de transition et rebondir dans une autre activité.

 

Gérer l’après-carrière et la reconversion

Le sport occupait une place psychique et physique très importante pour le sportif.
Le sport impliquait notamment de la passion, du perfectionnisme, un emploi du temps chargé.

La décision d’arrêter appelle une reconversion souvent frustrante, angoissante, et très difficile.
L’activité post-carrière implique souvent moins de passion, moins de compétition, moins de combats, moins de dépassement de soi et plus de vide.
Le sportif ressent alors souvent un sentiment d’inutilité, d’inexistence, de manque.

Le sportif peut alors avoir envie de revenir à la compétition, et la compétition s’apparente alors à une addiction.

Pour pouvoir passer à autre chose, le sportif a donc souvent besoin de commencer par se couper de l’environnement sportif.

Ensuite, le sportif doit identifier les freins et résistances à l’arrêt, puis travailler dessus.
Il doit notamment arriver à penser l’arrêt comme une transition et une réincarnation, et non comme une mort.
Le sportif doit comprendre que son exception tient moins au milieu sportif et à son statut qu’à ce qu’il a mis en œuvre durant sa carrière de sportif.
Le sportif peut ainsi continuer de s’appuyer sur ses qualités qui font sa force.
Parmi ses qualités qui lui serviront durant l’après-carrière, on retrouve notamment la détermination, le sens de l’effort, le sens du sacrifice, l’organisation, le goût pour la compétition, la gestion de la pression, la concentration, la gestion de l’échec, etc.
Toutes ces qualités sont conservées, le sportif doit juste leur trouver un nouveau terrain d’expression.

La nouvelle vie du sportif peut même lui permettre d’enrichir sa personnalité avec de nouvelles choses, de nouveaux centres d’intérêt, de nouvelles compétences.

La période de reconversion doit ainsi être vue comme une opportunité et un début, et non comme une fin.

Le sportif demeure un champion, qui devra cultiver son rêve, son plaisir, et le sens dans sa nouvelle activité.

 

Alterner entre différentes phases dans l’activité sportive

Pour conclure, l’auteur met en avant les différentes phases dans l’activité sportive :

La phase d’entraînement est un temps de réflexion et de perfectionnement.
C’est donc un temps pour se questionner, pour se remettre en question, pour douter, pour tenter des choses. Avec des objectifs motivants en moteur, le sportif fait preuve de créativité pour trouver des idées et de rigueur pour les appliquer et s’améliorer.

La phase de mise en condition est une période de transition durant les heures précédant la compétition.
Le sportif bascule alors progressivement vers son personnage de champion, vers son costume personnel et unique de compétiteur, sans excès de confiance.
Le sportif recherche un équilibre et un juste milieu pour optimiser son expression sportive.

La phase de routines est un temps de clarification pour soi avant la compétition (entre une heure et juste avant).
Cette phase marque une rupture définitive avec les autres temps.
Le sportif se met alors au clair et se rappelle ses consignes physiques, techniques, tactiques, et mentales (en utilisant notamment des phrases et mots clés).

La phase de compétition est un temps d’action.
Il s’agit d’un temps où le sportif vient affirmer une conviction, une détermination (« Je veux jouer comme cela »).
Durant cette phase, le Moi Champion Idéal doit resurgir et s’exprimer.
C’est un lieu d’expression de la confiance et de la créativité, via un équilibre entre intensité et lâcher prise.

La phase de débriefing est un temps d’analyse de la performance en faisant preuve d’un maximum d’objectivité.
Le sportif analyse sa performance sans émotion, afin de tirer un juste bilan et définir des orientations appropriées.
Le jugement doit ainsi toujours avoir lieu après la compétition et jamais pendant.
Le sportif doit ensuite injecter les analyses et les leçons tirées dans sa nouvelle phase d’entraînement.

 

Idées clés et applications du livre

Voir les idées clés et applications du livre

 

Idées clés Application des idées
Prendre conscience de ses failles psychologiques et les traiter est essentiel pour améliorer son équilibre psychologique et ses performances Avoir conscience qu’un déséquilibre psychologique peut être un moteur à court terme, mais finit généralement par devenir une limite et un frein à la performance
Avoir conscience que l’équilibre psychologique favorise le plaisir, la motivation sur la durée, le relâchement et la performance en compétition, l’épanouissement général
Utiliser le sport comme un révélateur permettant de repérer des failles psychologiques (peurs et blocages inconscients)
Avoir conscience qu’un déséquilibre et des failles psychologiques ne sont pas naturellement résolus par la pratique sportive et requièrent donc un travail psychologique (le sport peut certes soulager et structurer, mais avec souvent des angoisses, des obsessions, des blocages, etc)
Considérer la compréhension et le traitement de ses failles psychologiques comme une preuve de lucidité, de courage, et de force
Considérer le travail sur son mental comme un travail essentiel sur ses compétences, au même titre que le travail physique, technique, et tactique
Privilégier les psychothérapies aux préparations mentales de surface, car elles sont plus profondes et efficaces pour apporter un équilibre psychologique durable
Consulter un psychologue du sport pour être bien accompagné dans sa psychothérapie, dans son travail psychologique
S’impliquer et s’approprier les réflexions nées lors d’entretiens avec un psychologue du sport
Devenir progressivement autonome en prenant l’habitude d’effectuer un travail d’introspection et un travail psychologique sur soi
Calmer son impatience en ayant conscience que le travail psychologique s’inscrit sur la durée et en pensant aux progrès déjà réalisés
L’entraîneur doit être impliqué dans le travail psychologique pour qu’il soit vraiment efficace Faire comprendre à l’entraîneur que le travail psychologique, sa petite mise à distance, et la prise d’autonomie du sportif vont dans l’intérêt de tout le monde
Montrer à l’entraîneur des preuves de la compétence du psychologue et de l’efficacité du travail effectué
Inciter l’entraîneur à effectuer un travail psychologique sur lui-même pour trouver un meilleur équilibre psychologique et effectuer un meilleur travail mental avec le sportif
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit transformer son rêve d’enfance en projet de performance, mais sans se mettre trop de pression liée à l’attente de résultats Eviter de prolonger le temps de l’enfance, de rester dans le rêve sans se confronter aux réalités, de ne pas se donner à fond pour éviter les déceptions et entretenir le rêve
Accepter de se confronter aux réalités, aux exigences du sport de haut niveau, au risque d’échouer en se donnant pourtant à fond, au risque de se décevoir et de décevoir
Transformer son rêve en projet de performance via de la réflexion stratégique, des efforts, de la souffrance, des sacrifices, de la combativité, de la persévérance, etc
Eviter de se mettre trop de pression liée à l’attente de résultats à court terme (car cela est contreproductif pour les performances et la motivation sur la durée)

Se détacher d’une éventuelle obligation de réussir

Se rassurer sur l’amour inconditionnel de ses parents

Accepter son manque de contrôle sur les événements, accepter sa vulnérabilité

Rester centré sur le processus de progression, sur le don de soi, sur le plaisir lié à l’actvité sportive

Se concentrer sur ses réactions aux événements et difficultés, se concentrer sur les solutions

Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit renforcer sa confiance en construisant et en incarnant son Moi Champion Idéal Avoir conscience que la confiance en soi est une question de croyance, de foi en sa réussite, dans le présent mais surtout dans l’avenir
Effectuer un travail psychologique pour se libérer de blocages inconscients et de gros problèmes de confiance

Effectuer un travail psychologique pour être mentalement prêt à gagner, même face aux meilleurs

Définir son Moi Champion Idéal, définir qui on veut être sur le terrain (et non qui on est)

Répondre à la question : « Quel type de personnalité, d’attitude, d’état d’esprit, dois-je afficher afin de me donner un maximum de chances d’exploiter tout mon potentiel ? »

Entrer progressivement dans la peau de son Moi Champion Idéal (son personnage) avant une compétition
Incarner son Moi Champion Idéal en compétition pour être confiant et pouvoir ainsi être relâché
Avoir conscience que la compétition n’est pas un temps et un lieu de questionnement et de découverte de soi-même

Avoir conscience que la compétition est un temps et un lieu d’affirmation d’une identité (romancé, idéalisé, rêvé mais qui tire vers le haut)

Eviter d’utiliser le terme d’exploit qui renvoie souvent à un manque de confiance en soi

Considérer les très bons résultats et le dépassement de ses limites comme un accomplissement logique (lié à une bonne préparation, à une bonne confiance en soi, à une bonne affirmation de son Moi Champion Idéal, etc)

Assumer l’éventuelle différence entre sa personnalité et l’identité affichée en compétition (différence normale et tirant vers le haut en compétition)
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit trouver un équilibre entre intensité et relâchement en compétition Adopter la concentration zen en compétition
Distinguer les facteurs maîtrisables et les facteurs non maîtrisables

Se préparer à se concentrer sur les facteurs maîtrisables

Lâcher-prise sur les facteurs non maîtrisables

Se plonger dans son action maîtrisable dans le moment présent, notamment lors des compétitions

Eviter de se concentrer sur des distractions extérieures lors des compétitions (arbitre, foule, etc)
Eviter de se concentrer sur le passé (erreurs, etc) ou le futur (projections, inquiétudes, etc) lors des compétitions

Lâcher-prise sur l’action du moment présent et faire confiance à son inconscient pour réaliser rapidement le geste juste lors des compétitions (plutôt que de trop essayer de contrôler l’action)
S’entraîner à avoir une concentration zen en s’entraînant à se concentrer sur sa respiration et le parcours de l’air dans son corps, sans penser à rien, en restant dans l’instant présent
Travailler plutôt sur l’investissement et la rigueur sur les facteurs maîtrisables en cas de manque de rigueur (manque d’intensité) et manque de confiance en ses capacités
Travailler plutôt sur l’apaisement et le lâcher-prise en cas de contrôle et de stress excessifs (manque de relâchement)
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit préserver sa motivation Avoir conscience que l’usure du temps, la perspective de l’après carrière, et le réflexe d’autoprotection (face à la peur de l’échec) peuvent entraîner une baisse de la motivation

Avoir conscience qu’il faut donc veiller à préserver sa motivation via des stratégies

Préserver la part de rêve et l’image du rêve dans son objectif

Assumer son désir de tout mettre en œuvre pour son rêve

Préserver la foi en sa réalisation de son rêve

Effectuer des ajustements dans son rêve si besoin

Effectuer un travail introspectif et cultiver un rapport sain et honnête avec soi-même

Identifier les craintes potentielles liées à l’atteinte ou à la non réalisation de son objectif

Prendre un positionnement clair et libérateur par rapport au projet sportif

Définir des objectifs physique, techniques, et mentaux intermédiaires (à court, moyen, et long terme) permettant de tendre vers l’objectif final et de créer un processus plus stimulant et satisfaisant
Faire des liens entre les objectifs actuels ou quotidiens et l’objectif à long terme (chaque étape doit être considérée comme une opportunité de se rapprocher de l’objectif final)

Mettre du sens et incorporer du rêve dans son quotidien

Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit préserver son plaisir Avoir conscience que la préservation du plaisir nourrit la performance (via le relâchement en compétition) et la longévité (efforts d’avantage supportable sur la durée)
Avoir conscience que la dureté verbale envers soi-même peut être efficace dans les jeunes années (car les marges de progression sont encore importantes), mais s’avère souvent inefficace ensuite (lorsque les progrès sont plus difficiles et que le psychisme finit par saturer face à la violence)
Avoir conscience que prendre du plaisir ne consiste pas à s’amuser

Avoir conscience que prendre du plaisir consiste à prendre du plaisir à être confiant, à jouer son jeu, à se libérer, à profiter du moment présent, à être dans le combat, à être dans le duel, à vivre un événement unique, à repousser ses limites, à aller puiser quelque chose de présent et que l’on veut exprimer

Avoir conscience que le plaisir est malheureusement souvent progressivement effacé par un désir d’efficacité et une volonté de contrôle renforcés

Avoir conscience qu’il faut donc utiliser des stratégies pour préserver son plaisir

Travailler sur ses éventuels souffrances et blocages inconscients pour faire évoluer son approche du sport et augmenter son plaisir
Continuer à considérer le sport comme un jeu en intégrant la possibilité de l’échec
Inclure le plaisir dans l’affirmation de son identité (au même titre que la confiance, la combativité, la concentration, etc)
S’entourer de personnes qui poussent à faire de son mieux (sans se focaliser sur le résultat)
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit être déterminé et combatif Avoir conscience que l’engagement, la détermination, la combativité, la résilience, et la persévérance sont des éléments très importants pour réussir au haut niveau.
Avoir conscience que la détermination consiste à tout mettre en œuvre pour atteindre ses objectifs et à utiliser tous les facteurs de sa vie à son profit
Avoir conscience que la combativité est une notion positive liée au dépassement de soi, où l’Autre sert de repère

Avoir conscience qu’il est ainsi nécessaire de se jauger aussi face à l’autre, de l’observer, de tenter de l’intimider, de lui montrer une certaine animalité, de s’y adapter

Viser la combativité sans haine

Considérer l’adversaire comme nécessaire pour se dépasser, comme un partenaire de son objectif sportif

Eviter de basculer dans la détestation et la haine qui mènent à un excès d’agressivité et à une perte de concentration
Se libérer ses émotions, s’affirmer émotionnellement, tout en restant respectueux de l’adversaire et maître de ses pensées
Effectuer des ajustements pour trouver un équilibre émotionnel et se situer dans une bonne combativité
Développer sa détermination et sa combativité en travaillant sur la clarté de son projet, sur son positionnement par rapport à son projet (besoin de l’assumer), sur sa concentration, et sur sa confiance

Avoir conscience que l’ensemble de ces facteurs mentaux déterminent la détermination et la combativité

Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit se nourrir du perfectionnisme positif orienté vers l’espoir et l’action
(et éviter le perfectionnisme négatif orienté vers le découragement et l’abandon)
Se nourrir du perfectionnisme positif qui consiste à avoir envie de faire mieux, à être convaincu de pouvoir faire mieux, et à agir pour faire mieux

Avoir conscience que le perfectionnisme positif préserve l’intégrité psychique, renforce le Moi Champion Idéal, stimule, motive, et crée une dynamique positive

Eviter le perfectionnisme négatif qui consiste à avoir le sentiment de ne jamais faire assez bien, à croire qu’on ne peut pas faire mieux, à se décourager

Avoir conscience que le perfectionnisme négatif agresse le Moi Champion Idéal et entraîne une dévalorisation de soi, de la violence envers soi-même, une perte de confiance, une perte de plaisir, une perte de motivation, une perte de concentration, une perte de sens, un désinvestissement, et même parfois du dégoût, de l’épuisement, des mouvements dépressifs, et un arrêt de la carrière

Identifier son type de perfectionnisme
Préserver un perfectionnisme positif
Convertir un perfectionnisme négatif en perfectionnisme positif
Eviter de tomber dans un perfectionnisme négatif en s’encourageant avant de se critiquer, en s’encourageant avec la conviction de pouvoir aller plus haut
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit se nourrir d’une légère impatience sans tomber dans la frustration destructrice

 

Se nourrir d’une légère impatience pour progresser rapidement
Se nourrir aussi de renforcement positif, de satisfaction, de réconfort, et d’encouragement (pour renforcer sa confiance en soi, solidifier son psychisme, être déterminé, être patient, être serein, être relâché en compétition, atteindre la zone…)

Trouver de la satisfaction dans le présent et se dire que le temps joue pour soi (au lieu de le craindre)

Eviter de tomber dans l’excès d’impatience, l’insatisfaction permanente, la frustration, et le manque de reconnaissance à combler (créant de la crispation en compétition via un surinvestissement sur l’égo et des incertitudes)
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit se libérer du sentiment d’injustice Avoir conscience que le sentiment d’injustice est souvent utilisé comme une source de motivation, mais pose des problèmes dans la gestion des émotions en compétition et dans l’équilibre de vie en dehors du sport
Avoir conscience que le sentiment d’injustice peut naître d’une sensibilité générale liée aux efforts et à la récompense légitime attendue et/ou d’une sensibilité particulière liée à un traumatisme survenu dans l’histoire de vie
Avoir conscience qu’il y a souvent un écart important entre l’injustice réelle et l’injustice perçue (à cause du niveau de fatigue et d’investissement émotionnel lié à la compétition)
Effectuer un travail d’introspection pour prendre conscience d’un éventuel sentiment d’injustice inconscient et autodestructeur
Lâcher-prise sur les facteurs incontrôlables
Développer un dialogue interne plus positif
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit analyser ses performances avec objectivité et sans émotions Avoir conscience que l’analyse de la performance constitue un moment clé dans le cycle de vie d’un sportif
Porter un regard professionnel et objectif sur ses performances (plutôt qu’un regard émotionnel), analyser ses performances avec objectivité (en observant les faits et sans jugements personnels)
Eviter la surémotionnalité, la sous-évaluation, la dévaluation, les critiques excessives (sévérité et violence envers soi-même), la complaisance, l’enflammade
S’aider du regard extérieur, notamment du regard de l’entraîneur et du psychologue du sport

S’aider du regard des parents seulement s’ils ne sont pas trop complaisants ou trop sévères

S’entourer de personnes de confiance, objectives et lucides

Se servir de ses objectifs mentaux comme repères pour s’évaluer objectivement.
Tendre vers la connaissance de soi-même et de son niveau réel pour être autonome et juste dans l’évaluation de ses performances
Utiliser l’analyse objective de ses performances pour prendre des décisions et effectuer des actions pertinentes
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit avoir une vision positive et constructive de l’échec Avoir conscience que l’interprétation d’un échec détermine en grande partie la capacité de prise de distance, la gestion émotionnelle à moyen et long terme, et la capacité à avoir une analyse objective relative à la performance
Eviter d’avoir une interprétation négative et violente d’un échec (interprétation qui peut entraîner une incapacité à bien s’auto-évaluer, une perte de confiance, une dévalorisation de soi, de la frustration, une perte de plaisir, une perte d’envie, de la tristesse, un mal être, un renoncement)
Limiter le sentiment d’échec et la peur de l’échec en définissant des objectifs techniques, tactiques, et mentaux maîtrisables (plutôt que des objectifs de résultat peu contrôlables)

Définir des objectifs mentaux tels que « jouer mon jeu et ne rien lâcher », « rester concentré et agressif », « ne pas m’énerver contre moi-même », « prendre du plaisir », etc

Considérer le non respect de ses objectifs maîtrisables comme un échec dont les causes doivent être analysées

Analyser un échec avec des questions telles que « Qu’est-ce que j’ai bien fait, bien mis en oeuvre ? », « Où ai-je péché, rencontre des difficultés ? », « Sur quoi dois-je encore progresser pour la prochaine fois ? »

Tirer des leçons froidement, avec professionnalisme, avec confiance, pour réagir de manière constructive, pertinente, confiante
Appliquer les leçons tirées des échecs
Pour s’épanouir dans son activité sportive, un sportif doit gérer sainement les blessures Avoir conscience que la période de convalescence est un temps pénible et déstabilisant, mais qu’il est possible de la normaliser, de bien la gérer, et même d’en sortir grandi
Eviter la colère, la culpabilité, l’isolement social, la peur du déclin, la peur d’être abandonné, la peur de la rechute, la peur de la reprise, etc
Commencer la période de convalescence en se livrant, en exprimant son ressenti et ses pensées vis-à-vis de la blessure
Accepter la blessure et sa vulnérabilité
Chercher les causes de sa blessure (s’il y en a), avec objectivité, sans charge émotionnelle et sans chercher un coupable, afin de tirer des leçons constructives
Préparer sa reprise sereinement et sans urgence

Considérer le temps de la convalescence  comme un « temps de non performance » et non comme un « temps mort » ou du « temps perdu »

Profiter de la période de convalescence pour passer du temps sur des activités différentes et épanouissantes

S’intéresser à d’autres choses
S’intéresser éventuellement à des aspects plus techniques, tactiques et mentaux de son sport

Rester confiant sur les capacités de son corps, sur sa capacité à revenir à son meilleur niveau (sans forcer son retour et brusquer son corps)
Pour s’épanouir après sa carrière sportive, un sportif doit bien gérer l’arrêt de sa carrière et sa reconversion Avoir conscience qu’il est difficile de prendre la décision d’arrêter sa carrière

Avoir conscience que l’arrêt de la carrière va à contre-courant de la carrière qui s’est construite contre la perte d’envie et contre l’abandon

Avoir conscience qu’il est souvent difficile de faire la différence entre une perte d’envie momentanée gérable et une perte d’envie définitive

Avoir conscience qu’il est fréquent d’avoir des doutes sur l’après carrière et d’avoir peur de l’inconnu, peur de la perte d’identité, peur du changement de statut, peur de la perte de reconnaissance sociale, peur de la perte d’amour

Prendre la décision d’arrêter si l’on sent que la perte de plaisir, la perte du désir de progresser, et la perte de la passion pour la compétition sont sérieuses et définitives
Faire le bilan, prendre du recul sur ce qui a été accompli

Orienter sa pensée sur ce qui a été accompli (et non sur les regrets)

Penser notamment au fait d’avoir atteint le haut niveau, d’y être resté, d’avoir gagné, d’avoir perdu, d’avoir souffert, d’avoir grandi humainement, etc

Annoncer sa décision d’arrêter sa carrière à son entourage

Avoir conscience que la déception et la frustration de l’entourage sont souvent surestimées (le staff se replonge souvent vite dans ses propres préoccupations, et la famille est souvent heureuse de pouvoir passer plus de temps avec le sportif)

Avoir conscience que la décision d’arrêter appelle une reconversion souvent frustrante, angoissante, et très difficile
(car moins de passion, de compétition, de combats, de dépassement de soi ; plus de vide ; sentiment fréquent d’inutilité, d’inexistence, de manque)
Se couper de l’environnement sportif en cas d’envie de retour à la compétition (afin de pouvoir plus facilement passer à autre chose)
Identifier les freins et résistances à l’arrêt définitif

Travailler sur les freins et résistances identifiés

Considérer notamment l’arrêt comme une transition, une réincarnation, un début, et une opportunité (et non comme une mort et une fin)

Avoir conscience que son exceptionnalité tient moins au milieu sportif et à son statut qu’à ce qu’on a mis en œuvre et à ses qualités (détermination, sens de l’effort, sens du sacrifice, organisation, goût pour la compétition, gestion de la pression, concentration, gestion de l’échec, etc)

Avoir conscience que toutes ces qualités sont conservées et qu’il faut juste leur trouver un nouveau terrain d’expression

Considérer sa nouvelle vie comme une opportunité d’enrichir sa personnalité avec de nouvelles choses, de nouveaux centres d’intérêt, de nouvelles compétences, etc
Cultiver son rêve, son plaisir, et le sens dans sa nouvelle activité

 

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