Résumé du livre « Psychologie du sport : que sais-je ? »

 

Présentation du livre

Titre : Psychologie du sport : « Que sais-je ? »
Auteur : Didier Delignières

Thèmes : Psychologie du sport / Gestion mentale / Apprentissage / Détection des talents

 

Note générale du livre

15/20

 

Points forts du livre

– Une présentation concise, claire, et structurée des connaissances essentielles en psychologie du sport

– Une approche scientifique et prudente permettant d’éviter les raccourcis et les biais

– Un chapitre particulièrement intéressant sur l’activation de l’organisme

– Une mise en évidence de la diversité des besoins émotionnels (différents d’un sportif à l’autre)

 

Points faibles du livre

– L’absence de sujets importants comme la concentration

– L’absence de réflexion pour rapprocher théories cognitives et dynamiques du contrôle moteur

– Un passage sur les facteurs du succès plutôt léger

 

Résumé du livre

Questions abordées dans le livre :
– Quels sont les effets de l’activation de l’organisme et de l’anxiété sur les performances sportives ?
– Est-ce que tous les sportifs ont besoin des mêmes émotions pour être performants ?
– Quels sont les différents types de motivation et leurs effets sur les performances sportives ?
– Comment se fixer des buts pour optimiser ses performances sportives ?
– Comment fonctionne l’estime de soi et comment la développer ?
– Quels sont les effets d’une bonne cohésion dans un groupe sportif et comment développer la cohésion ?
– Comment fonctionne l’apprentissage moteur et comment optimiser son apprentissage ?
– Quelles sont les aptitudes générales qui peuvent être importantes dans le sport ?

Pour connaître les réponses à ces questions, il te suffit de lire le résumé du livre :

Lire le résumé du livre (20 minutes)

 

Présentation de la discipline

Pour étudier la psychologie du sport, les chercheurs utilisent la psychologie expérimentale (expériences quantitatives) et la psychologie clinique (recherches qualitatives).

La psychologie du sport étant un sujet très vaste, elle s’organise en branches particulières traitant différentes fonctions mentales.
Ainsi, elle est notamment divisée en 3 grandes catégories: la psychologie de la motivation, la psychologie des émotions, et la psychologie de l’apprentissage.

La psychologie du sport est l’objet de nombreuses théories dont la solidité et la validité sont très inégales.
Ce livre se veut donc non exhaustif et cherche simplement à présenter l’essentiel des théories solidement installées dans la psychologie du sport.
Les théories nouvelles et encore incertaines n’y figurent donc pas.

L’auteur rappelle aussi que la psychologie du sport est une discipline scientifique et doit donc être utilisée avec sérieux.
Or, de nombreux acteurs peuvent l’utiliser auprès des sportifs en s’écartant d’une approche scientifique.
Il n’est ainsi pas rare que des sportifs soient trompés par de faux experts en psychologie du sport.

A l’heure où les psychologues du sport sont désormais assez bien acceptés par les acteurs du sport,  il est donc nécessaire de respecter une éthique et des règles dans l’intérêt des sportifs.

 

L’activation de l’organisme

Vous vous sentez probablement parfois un peu éteint, mou, lent…
Et à d’autres moment, au contraire, vous êtes dynamique, énergique, réactif…

Ces variations d’énergie sont souvent liées au degré d’activation de l’organisme qui détermine le « degré d’activité », aussi appelé « intensité du comportement ».
On retrouve 4 grands niveaux d’activité de l’organisme : le sommeil, la veille, la veille attentive, le stress.
Evidemment, le niveau d’activité n’obéit pas à de simples paliers, il s’inscrit dans une large gamme très nuancée.

Or, le degré d’activation et d’activité de l’organisme a une influence sur l’efficacité des processus perceptifs, cognitifs et moteurs.
Il est donc déterminant dans tout type de performance.

Concernant le fonctionnement, l’activation est contrôlée par la formation  réticulée (une structure nerveuse importante située à la base de l’encéphale.)
La formation réticulée intègre l’intensité des messages nerveux, venant notamment des organes sensoriels.
Ce traitement de l’intensité des messages nerveux détermine l’activation de la formation réticulée.
Et c’est ensuite l’activation de la formation réticulée qui détermine l’activation du système nerveux autonome (systèmes nerveux sympathique et parasympathique).
Le système nerveux sympathique est responsable de l’activation de l’organisme et provoque ainsi des symptômes végétatifs comme l’augmentation des fréquences cardiaques et respiratoires, l’assèchement de la bouche, l’accroissement de la sudation, le point à l’estomac, etc.
Le système nerveux parasympathique a lui l’effet inverse en « désactivant » l’organisme.
Ainsi, leur activité distincte détermine le niveau d’activation et d’activité de l’organisme, mais c’est bien la formation réticulée qui est à la base de ce mécanisme d’activation de l’organisme.

Le niveau d’activation d’un organisme peut être évalué par les chercheurs en fonction d’indicateurs psychologiques comme la fréquence cardiaque, le rythme respiratoire, la tension musculaire, la conductance de la peau, ou le diamètre pupillaire.

Concrètement, le niveau d’activation dépend de facteurs situationnels liés à la tâche ou au contexte.
Parmi les facteurs liés à la tâche, on retrouve notamment, l’incertitude de la tâche, la difficulté de la tâche, et la pression temporelle.
Parmi les facteurs liés au contexte, on retrouve notamment l’enjeu compétitif, l’incertitude du résultat, le risque corporel, la privation de sommeil, la chaleur, le bruit, la consommation de drogues, etc.

Mais, face à une même situation, les individus peuvent avoir une activation bien différente, car l’activation dépend aussi de la personnalité des individus.
Certains traits de personnalité ont notamment été associés à des niveaux d’activation différents.
Ainsi, les extravertis ont tendance à avoir un niveau d’activation plus faible et chercher des situations plus stressantes pour obtenir le niveau d’activation souhaité.
Au contraire, les introvertis ont tendance à avoir un niveau d’activation plus fort et à d’avantage éviter des situations stressantes pour éviter de très hauts niveau d’activation.
Il a été aussi constaté que les sujets névrotiques ont tendance à avoir des variations plus fortes du niveau d’activation.

Les chercheurs se sont évidemment intéressés au lien précis entre activation et performance.
Il a ainsi été montré que l’activation et la performance sont liées par une courbe à optimum (l’activation améliore la performance jusqu’à un certain point… avant de la détériorer).

Il a aussi été montré que la position de l’optimum dépend de la difficulté de la tâche à réaliser.
Plus la tâche est difficile, plus l’optimum d’activation est bas situé (le niveau d’activation optimal est moins élevé)
Ainsi, les optimums d’activation sont diffèrents selon les exigences sportives.
Un haut niveau d’activation est essentiel pour les facultés générales comme la rapidité, l’endurance, la force.
Au contraire, un haut niveau d’activation est néfaste pour les tâches complexes nécessitant des mouvements musculaires fins, de la coordination, de la concentration, de l’équilibre…

Il a aussi été mis en évidence que le niveau d’activation peut être contrôlé, mais ce contrôle demande un effort important.
Les techniques de relaxation visent notamment à diminuer le niveau d’activation.
Cela dit, ces techniques peuvent être inadaptées à des sportifs qui n’ont pas besoin de diminuer leur niveau d’activation.
Tout dépend du degré d’activation du sportif par rapport au degré d’activation optimal lié à la tâche.
Un sportif ayant un niveau d’activation trop élevé par rapport au  niveau optimal doit en effet chercher à réduire son niveau d’activation.
Au contraire, un sportif ayant un niveau d’activation pas assez élevé par rapport au niveau optimal doit lui chercher à augmenter son niveau d’activation. C’est notamment ce que peuvent vivre des sportifs en position de grand favori face à un adversaire très modeste.

La capacité d’un sportif à ajuster son niveau d’activation au niveau optimal est donc une clé de la performance sportive.

 

L’anxiété dans le sport

L’anxiété liée à la compétition touche de nombreux sportifs et constitue donc un objet d’étude important de la psychologie du sport.

Evidemment, l’état d’anxiété n’est qu’une réponse comportementale relative à une situation.
Il ne faut pas confondre cet état d’anxiété avec le trait d’anxiété (caractéristique durable de la personnalité chez des personnes percevant plus souvent les situations comme menaçantes et/ou répondant aux situations par des états d’anxiété plus élevés)
L’état d’anxiété (et plus généralement le comportement) n’est ainsi pas déterminé mécaniquement par les traits de personnalité, mais par l’interaction entre personnalité et caractéristiques de la tâche.

De manière générale, l’anxiété est associée à des affects négatifs, de l’appréhension, de la tension.

Plus précisément, on distingue 2 types d’anxiété : l’anxiété cognitive et l’anxiété somatique.

L’anxiété cognitive se manifeste par des troubles cognitifs tels que des pensées négatives sur le résultat, des autoévaluations négatives, un manque de concentration, etc.
L’origine de l’anxiété cognitive est la perception d’une menace (situation perçue comme dangereuse physiquement ou psychologiquement).
Cette perception de la menace dépend de 2 perceptions indépendantes : la perception de l’importance du résultat et la perception de l’incertitude du résultat.
La perception de l’importance du résultat (ou enjeu) renvoie au concept d’utilité.
La perception de l’incertitude du résultat est liée à la probabilité subjective de succès (déterminée par la comparaison entre les exigences de la tâche et les capacités de réponse de l’individu).
La perception de l’incertitude est maximale à l’équiprobabilité (50% de chances de succès).
Autrement dit, notre anxiété cognitive est moins forte si l’on estime avoir 20% de chances de succès que si on estime avoir 50% de chances de succès.

L’anxiété somatique se manifeste par des réponses physiologiques telles que l’accélération des rythmes cardiaque et respiratoire, l’augmentation de la tension musculaire, etc
L’origine de l’anxiété somatique est un ensemble de messages nerveux provoquant un niveau d’activation et de tension extrême de l’organisme.

Même si leurs origines peuvent  se rejoindre partiellement (enjeu, incertitude du résultat), il semble qu’il y ait une certaine indépendance entre anxiété cognitive et anxiété somatique.
En effet, ne se déclenchant pas dans les mêmes conditions, il existe des situations où l’une est présente et pas l’autre.
Il a aussi été montré que les rythmes de l’anxiété cognitive et somatique sont différents.
L’anxiété cognitive démarre longtemps avant la compétition et continue souvent pendant la compétition. L’anxiété somatique ne démarre souvent qu’à l’arrivée sur le lieu de compétition et tend à décroître dès le début de la compétition.

Le lien entre l’anxiété et la performance diffère selon le type d’anxiété.
L’anxiété cognitive fait décroître la performance de manière linéaire, notamment à cause du manque de confiance et de concentration impliqué.
L’anxiété somatique est liée à la performance par un optimum (comme le degré d’activation).

Ainsi, lors d’une compétition courte, une anxiété cognitive et une anxiété somatique très forte peuvent poser problème.
Mais, lors d’une compétition longue, c’est essentiellement l’anxiété cognitive qui peut poser problème car l’anxiété somatique tend à décroître au cours de la compétition et devenir d’avantage positive.

Enfin, les méthodes efficaces pour réguler l’anxiété dépendent aussi du type d’anxiété.
L’anxiété cognitive est réduite en réduisant l’importance du résultat perçue et en réduisant l’incertitude du résultat (en fixant des résultats d’avantage maîtrisables, en se préparant, en travaillant sur la confiance en soi et le dialogue interne)
L’anxiété somatique est d’avantage réduite par des méthodes de biofeedback (méthodes de relaxation comme la sophrologie).
Mais, comme avec le niveau d’activation, le niveau d’anxiété somatique ne doit être régulé que pour se rapprocher du niveau optimal pour performer.

 

La diversité des besoins émotionnels

Au-delà de l’anxiété, l’effet des autres émotions sur la performance ont aussi fait l’objet d’études.

Mais, les théories de Hanin remettent en cause les classifications classiques des affects et de leurs effets sur la performance des sportifs.
Ces théories mettent en avant la diversité des besoins émotionnels des sportifs.
Il est donc important d’être prudent sur les besoins émotionnels, car ils peuvent fortement varier d’un sportif à l’autre.

Cette approche qualitative consiste à demander aux sportifs de classer leurs affects entre 4 catégories selon leur intensité (plaisants et facilitants, déplaisants et facilitants, plaisants et débilitants, déplaisants et débilitants)

Ainsi, les meilleures performances sont obtenues avec des affects facilitants (plaisants ou déplaisants) à leur intensité optimale.
Ce paramétrage définit une zone optimale.

Au contraire, les moins bonnes performances sont obtenues avec des affects débilitants (plaisants ou déplaisants) à leur pire intensité.
Ce paramétrage définit une zone non optimale.

L’application de cette approche a confirmé les fortes différences de besoins émotionnels entre les sportifs.
Certains affects peuvent parfois être perçus complètement différemment d’un sportif à l’autre (effets différents pour une même intensité, courbes de forme différente, etc)

Il est donc nécessaire d’avoir une approche plus individualisée et qualitative pour optimiser les performances des sportifs.

 

La motivation

La motivation a une place particulière dans le sport car les sportifs doivent faire face à des situations particulièrement difficiles, doivent fournir une grande quantité de travail, et doivent surmonter des échecs douloureux.
Elle est définie comme la force régulant les comportements pour atteindre des buts.

La motivation renvoie notamment à la détermination des buts, à la sélection des activités, à l’intensité du comportement adopté, à la constance de l’investissement, à la persévérance.

Il faut d’abord différencier les motivations intrinsèques et les motivations extrinsèques.
Une motivation intrinsèque est liée aux bénéfices tirés directement de l’activité (sentiment de compétence, sentiment d’autodétermination, sensations hédoniques, contacts sociaux…)
Une motivation extrinsèque est liée aux récompenses et sanctions ajoutées (salaires, approbations verbales, évaluations, opportunités, etc)

On a tendance à opposer les motivations intrinsèques et extrinsèques, mais ces 2 types de motivations peuvent être complémentaires.
Il est par exemple possible que la pression vienne soutenir une motivation intrinsèque susceptible de varier à la baisse.

Des interférences sont malgré tout possibles entre motivations intrinsèques et motivations extrinsèques.
Ces motivations peuvent générer des incompatibilités, contradictions et tensions.
C’est ce que l’on peut par exemple observer chez des sportifs attirés par un salaire plus élevés dans un club, mais avec la sensation de ne pas progresser et s’épanouir.

Parmi les motivations intrinsèques, il faut mettre en avant la motivation d’accomplissement qui renvoie à la recherche du sentiment de compétence.
Cette recherche du sentiment de compétence est un moteur puissant pour de nombreux sportifs.

Il faut alors distinguer 2 types de compétences : les compétences exo-référencées (ou compétences de compétitivité) et les compétences endo-référencées (ou compétences de maîtrise)
Une compétence exo-référencée se base sur une comparaison sociale, sur le désir d’être meilleur que les autres.
Une compétence endo-référencée est déterminée par des critères de progrès et de maîtrise personnels, indépendamment des performances d’autrui.

La recherche de compétence exo-référencée marque un investissement sur l’égo et peut poser pas mal de problèmes, tant pour le bien être que pour les performances des sportifs.
Les objectifs de victoires qui y sont associés sont peu contrôlables, peu flexibles (victoires ou défaites), rarement optimaux, particulièrement anxiogènes et difficiles à gérer sur le long terme.
De plus, les personnes adoptant cette approche ont tendance à d’avantage valoriser les rôles du talent naturel et de la chance dans le succès, au détriment du travail (ce qui peut altérer l’éthique de travail et encore un peu plus le sentiment de manque de contrôle dans l’accomplissement des objectifs).
Avec cette approche, la confiance est donc généralement plus faible car le sentiment de contrôle sur l’accomplissement des objectifs est plus faible.
La concentration est aussi généralement plus faible car moins focalisée sur ses propres tâches (et plus sur celles des autres)
Les échecs sont généralement plus nombreux et plus douloureux car moins tolérés (le sentiment de compétence est généralement plus fragile et d’avantage ébranlé)
Plus largement, la satisfaction, le plaisir, et la persistance sont généralement plus faibles.
Et enfin, les performances sont généralement moins bonnes, notamment dans la durée.

La recherche de compétence endo-référencée marque un investissement sur la tâche et est considérée comme plus saine et efficace.
Les objectifs de progrès et de maîtrise personnels qui y sont associés sont beaucoup plus maîtrisables, et flexibles (personnalisables, ajustables selon les conditions du moment). Ils sont aussi moins anxiogènes.
Les personnes adoptant cette approche ont tendance à d’avantage valoriser l’habileté développée et les efforts dans le succès, et à réduire les rôles du talent naturel et de la chance (ce qui renforce le sentiment de maîtrise dans l’accomplissement des objectifs).
Avec cette approche, la confiance la concentration sont généralement plus fortes.
Les échecs sont généralement moins nombreux et beaucoup moins douloureux (le sentiment de compétence est généralement plus solide et moins ébranlé ; et les échecs sont considérés comme des éléments de l’apprentissage)
La satisfaction,  le plaisir et la persistance sont généralement plus forts.
Et enfin, les performances sont généralement meilleures, notamment dans la durée

Pour soutenir l’efficacité de la recherche de compétence endo-référencée, on peut mettre en avant qu’elle est utilisée par de nombreux champions.
De nombreux athlètes visent d’avantage des records personnels que des victoires.
J. Courrier se fixait des objectifs de taux de première balle, de jeu long sur le revers de l’adversaire, etc.
Des équipes collectives visent un nombre de points à la fin de la saison plutôt qu’une position au classement (objectifs de victoires restent exo-référencés mais le caractère exo-référencé général est affaibli)

La recherche de compétence exo-référencée et la recherche de compétence endo-référencée sont souvent présentées comme antinomiques.
Mais, certains sportifs peuvent concilier ces 2 orientations motivationnelles.
Il est par exemple possible d’alterner selon le contexte, avec une recherche de compétence endo-référencée à l’entrainement, et une recherche de compétence exo-référencée lors de la compétition par exemple.
Il est aussi possible de définir une compétence endo-référencée à partir d’une compétence exo-référencée (s’appuyer sur les performances des autres pour définir des objectifs de performances et de maîtrise personnels)

L’orientation motivationnelle d’une personne pour son activité dépend de sa personnalité et du climat motivationnel entourant l’activité.

Concernant la personnalité, chaque personne a une tendance personnelle et tend donc à choisir une orientation motivationnelle plutôt qu’une autre.
On observe aussi que les filles sont souvent plus investies sur la tâche (compétence endo-référencée), et les garçons sont souvent plus investis sur l’égo (compétence exo-référencée).
On observe aussi une évolution selon l’âge.
En général, jusqu’à 9 ans, un jeune est animé par une recherche de compétence endo-référencée et considère que les efforts sont la clé du succès.
Il y a généralement un basculement progressif entre 9 et 11 ans.
Et, en général, à partir de 12 ans, la recherche de compétence exo-référencée prédomine, avec une importance croissante accordée à l’aptitude générale dans le succès.

Concernant le climat motivationnel, il s’agit de la nature des feedbacks donnés par l’environnement.
Ces feedbacks peuvent être des évaluations portant sur la tâche (compétence endo-référencée), ou des évaluations établissant des classements (compétence exo-référencée).

Ainsi, pour éviter les nombreux abandons de jeunes sportifs vers l’âge de 12 ans (frustration et découragement face aux échecs contre les autres), il apparait important de promouvoir un climat orienté vers la recherche de compétence endo-référencée, vers la recherche de maîtrise à travers les efforts (vs la recherche de victoires et de supériorité sur les autres).

De manière générale, il est souvent pertinent de promouvoir un climat motivationnel orienté vers la recherche de maîtrise et de progrès, dans un cadre endo-référencé.

 

La fixation de buts

De nombreuses études ont montré que la fixation de buts améliore les performances.

Il a été notamment établi que la fixation de buts a 4 intérêts : favoriser une concentration adaptée, définir des stratégies adaptées, mobiliser l’effort, et accroître la persévérance en inscrivant l’investissement dans le temps.

Il a aussi été montré que l’augmentation de la difficulté d’un but entraine une amélioration de la performance.
En effet, les sujets ont tendance à adopter un comportement maximisant les chances de succès pour un niveau d’effort minimum.
Une élévation du but pousse donc à des comportements mobilisant un effort supérieur pour maximiser les chances de succès.
Ainsi, des buts identiques ont tendance à provoquer un effort supérieur (sauf si le but est considéré comme irréaliste) pour les personnes considérant leur habileté comme inférieure et la demande d’efforts nécessaires pour maximiser leurs chances de succès comme supérieure.
C’est ce que l’on observe souvent lors d’un match entre équipes de niveau très différent : l’équipe la plus faible va souvent fournir d’avantage d’efforts car le seuil d’efforts pour maximiser les chances de succès est considéré comme beaucoup plus haut.

Cependant, il existe certaines limites à l’effet stimulant de la fixation de buts plus difficiles.  
En effet, la persévérance et la performance sont supérieures à condition que le but ne soit pas perçu comme irréaliste (trop difficile ou rapproché dans le temps avec des limites non maîtrisables et un effort maximal considéré subjectivement comme insuffisant).
L’investissement diminue généralement et peut même retomber à zéro lorsque le but est perçu comme irréaliste (certaines exceptions ont été observées mais peuvent être dues à une redéfinition secrète des objectifs ou une focalisation sur les progrès et la maîtrise maximale).

Il est aussi important de noter que les buts affichés publiquement sont généralement encore plus efficaces grâce à la pression sociale.

De même, les buts spécifiques (précisions quantitatives et/ou qualitatives) sont beaucoup plus efficaces pour plusieurs raisons.
Les buts spécifiques permettent notamment de se concentrer sur un objectif plus précis, et donc de définir des stratégies plus adaptées.
De plus, ils incitent à mobiliser d’avantage d’efforts grâce à un niveau de difficulté plus précis et plus élevé.
Ils permettent aussi d’agir avec plus de pertinence.
Enfin, ils permettent de recevoir des feedbacks plus précis (mesurant l’écart entre le but et la performance réalisée), et donc de réaliser des ajustements plus pertinents à partir des feedbacks.

Il faut aussi savoir que les objectifs à long terme combinés à des objectifs à court terme sont efficaces sur la durée.
Mais, la concentration sur les objectifs à court terme est plus bénéfique car moins anxiogène et d’avantage porteuse de clarté pour les actions à réaliser dans le présent.
Les objectifs à long terme sont donc surtout utiles pour définir avec pertinence les objectifs à court terme.

Enfin, il faut savoir que les buts (et notamment leur orientation motivationnelle) sont autodéterminés par les sportifs, même si les coachs peuvent avoir une influence.
L’acceptation des buts du coach par le sportif  dépend de plusieurs facteurs.
Elle dépend d’abord de la perception de la compétence du coach par le sportif (compétence perçue doit être grande).
Elle dépend aussi de la relation entre le coach et le sportif (relation de confiance nécessaire).
Enfin, l’influence du coach dépend de sa personnalité et de son style pédagogique (l’approche doit être démocratique et non autoritaire ou abstentionniste)

 

L’estime de soi

L’estime de soi est l’estimation par un individu de sa propre valeur, de son importance, de ses capacités.
Une estime de soi forte implique souvent un locus interne, de faibles niveaux d’anxiété, de fortes attentes d’efficacité.
De manière générale, l’estime de soi est un élément fondamental du bien-être psychologique et de la performance.

Des études ont montré que l’estime de soi a un fonctionnement pyramidal.
Il existe ainsi une estime de soi générale, liée à des estimes de soi dans différents domaines (compétence professionnelle perçue, compétence sociale perçue, valeur physique perçue), elles-mêmes liées à des estimes de soi dans différents sous domaines.
La valeur physique perçue est notamment liée aux sous-domaines suivants : l’apparence physique perçue, l’endurance perçue, la force perçue, et la compétence sportive perçue.

L’estime de soi est un phénomène dynamique, avec des interactions permanentes entre l’estime de soi générale et les différentes estimes de soi par domaines et sous domaines.
Autrement dit, un changement de l’estime de soi à un niveau impacte l’estime de soi aux autres niveaux.
Dans cette pyramide, l’estime de soi générale est plus stable et a un effet stabilisateur.

Evidemment, la valeur subjective donnée aux différents domaines varie selon les personnes.
Ainsi, l’impact d’un domaine et d’un sous-domaine sur l’estime de soi générale varie d’une personne à l’autre.
Pour imager, on peut parler de coefficients différents accordés à chaque domaine et sous-domaine selon les personnes.
Assez logiquement, on observe une tendance à valoriser les domaines où la compétence perçue est plus forte.
La corrélation fonctionne aussi dans l’autre sens, les personnes ont tendance à devenir plus fortes dans les domaines qu’elles valorisent.

Il peut notamment être très pertinent d’effectuer un travail ciblé dans les domaines valorisés mais avec une compétence perçue assez faible.
Autrement dit, améliorer fortement la compétence perçue dans un domaine très valorisé peut avoir un effet assez fort sur l’estime de soi générale.
De même, renforcer et stabiliser son estime de soi générale peut avoir un impact général puissant et un effet stabilisateur (en  limitant les effets de difficultés dans certains domaines et sous domaines sur les compétences perçues et estimes de soi)

Il faut noter que l’estime de soi est peu différenciée selon les domaines durant l’enfance.
L’estime de soi est surtout générale durant l’enfance, et parfois construite autour d’un domaine sur lequel l’attention de l’enfant s’est initialement dirigée.
Il faut donc veiller à renforcer leur estime de soi générale, sans forcément cibler un domaine particulier.

 

La cohésion du groupe sportif

Un groupe sportif est défini comme un groupe restreint de sportifs, qui partagent des objectifs communs et un destin, entretiennent des relations directes et proximales, et se répartissent des tâches nécessaires.

La cohésion renvoie à l’unité dans la poursuite des buts.
Il faut distinguer 2 types de cohésions : la cohésion opératoire (collaboration dans la poursuite des buts) et  la cohésion sociale (attirance réciproque)
La cohésion opératoire et la cohésion sociale interagissent mais peuvent être relativement indépendantes.

La cohésion dépend beaucoup du degré de satisfaction personnelle de chaque membre du groupe vis-à-vis du groupe dans son ensemble et vis-à-vis des autres membres du groupe.

La cohésion peut aussi dépendre dans une moindre mesure des résultats du groupe, de la communication entre joueurs, de la prégnance de buts collectifs, des efforts du leader pour installer la cohésion…

Il faut noter que la stabilité des groupes favorise leur cohésion.
En effet, généralement, on observe 4 phases relatives à la construction de la cohésion d’un groupe.
Il y a d’abord une phase de formation, de découverte et d’euphorie éphémère.
Il y a ensuite une phase de découverte de contrainte, de frustration, et de rébellion.
Puis vient une phase de détermination d’objectifs communs, d’acceptation de normes de fonctionnement, et de normalisation.
Enfin, arrive (généralement) la phase de cohésion et de performance.
La stabilité permet donc d’atteindre avec plus d’assurance et de facilité la phase de cohésion et de performance.

La cohésion a de nombreux effets bénéfiques.
Elle développe notamment la confiance et la persévérance des membres du groupe.
De même, il est établi que la cohésion et les performances sont liées et interagissent.
Il est à noter que la cohésion opératoire est plus importante que la cohésion sociale dans la performance.
Dans l’autre sens, la performance a des effets significatifs sur la cohésion (notamment via la satisfaction ou l’insatisfaction à l’égard du groupe et des membres provoquée par la performance)

Evidemment, le développement de la cohésion du groupe est une mission essentielle du coach.
La cohésion peut notamment être développée par des objectifs et valeurs partagés.
Elle peut aussi être alimentée par le développement du sentiment d’appartenance et du sentiment d’importance de tous les membres du groupe.

 

Le leadership dans un groupe sportif

Le rôle de leader est généralement occupé par le coach mais peut parfois aussi être géré par un joueur.

Il existe différents profils de leaders.
Leurs qualités de leader peuvent être liées à la gestion humaine (motivation, mise en confiance…)
Elles peuvent aussi être liées à l’organisation (méthodes de travail, communication, organisation tactique…)

Le leadership implique 3 types de comportement : le comportement requis, le comportement attendu par les membres du groupe, et le comportement réel du leader.
Des problèmes collectifs peuvent surgir lorsque ces comportements ne sont pas congruents.

 

Les théories du contrôle moteur

La psychologie du sport s’intéresse beaucoup aux mécanismes assurant le contrôle du corps, appelé contrôle moteur.
Mais dans ce domaine, il n’y a pas d’unanimité et on retrouve 2 types de théories bien distincts : les théories cognitives d’un côté, et les théories dynamiques de l’autre.

Les théories cognitives (aussi appelées théories prescriptives) sont axées sur le pilotage de la motricité par un système central.
Ces théories mettent donc en évidence le processus de traitement de l’information  par un système central extérieur au système « effectueur ».
Ces théories associent le contrôle moteur humain au modèle de l’ordinateur (contrôlé par un micro-processeur central)

Plus précisément, le modèle de Schmidt décrit plusieurs phases de traitement de l’information.
Il y a d’abord un stimulus ; puis une identification du signal (perception affectée par la qualité du signal et la qualité des organes de la perception) ; puis une sélection de la réponse (choix pertinent parmi plusieurs possibilités) ; puis une programmation de la réponse (caractéristiques du mouvement) ; puis  la réponse.

Ce processus de traitement de l’information s’appuie sur les différentes mémoires de l’individu.
Il existe en effet plusieurs types de mémoires chez une personne.
Il y a d’abord la mémoire sensorielle qui permet de mémoriser l’ensemble de l’expérience sensorielle.
Il y a ensuite la mémoire de travail (ou mémoire à court terme) qui a une capacité limitée et ne reçoit donc qu’une partie des informations disponibles dans la mémoire sensorielle (via un filtre perceptif).
Enfin, il y a la mémoire à long terme qui ne reçoit qu’une partie des informations disponibles dans la mémoire de travail.

Le processus de traitement de l’information (selon le modèle de Schmidt) se situe au niveau de la mémoire de travail.
Ce processus interagit donc avec la mémoire à long terme, en y prenant des informations et en finissant par y envoyer des informations.
Autrement dit, la mémoire à long terme alimente la réponse motrice, et la réponse motrice alimente la mémoire à long terme pour de prochaines réponses motrices.

Ainsi, en poursuivant le modèle de l’informatique, on parle de programmes moteurs stockés dans le système central et prêts à l’emploi.
Un programme moteur est une série d’instructions destinées à sélectionner les groupes musculaires et à régler l’intensité et le timing de leur contraction et relaxation.

Il faut préciser que l’expérience motrice est stockée sous forme de programmes moteurs généralisés relatifs non pas à un mouvement mais à une catégorie de mouvements (caractérisés par une identité de structure).
L’expérience permet d’acquérir des règles de paramétrage (telle puissance pour telle distance par exemple) et d’affiner ainsi un programme moteur généralisé.
Les programmes moteurs généralisés permettent donc une adaptation de la réponse à la situation.

 

Contrairement aux théories cognitives, les théories dynamiques ne sont pas axées autour d’un système central constitué notamment de mémoires et programmes moteurs.
Les théories dynamiques s’articulent autour de propriétés d’auto-organisation du système effectueur via des comportements moteurs naturels sous l’effet de contraintes motrices.
Ces théories associent le contrôle moteur humain au modèle des phénomènes naturels (plaques tectoniques…).

Plus précisément, d’après les théories dynamiques, le comportement moteur est un phénomène émergent d’un  réseau de contraintes liées à la tâche, à l’environnement, à l’organisme.
Ces contraintes entrainent un comportement moteur (ou une coordination) naturel, spontané, préférentiel.
Les comportements moteurs préférentiels sont qualifiés d’attracteurs et les comportements moteurs les plus antinaturels sont qualifiés de repellants.

 

L’apprentissage moteur

L’apprentissage moteur est une thématique complexe avec des résultats parfois contradictoires et liés à un contexte spécifique.
Il est donc souvent assez difficile de généraliser et d’établir de grandes lois universelles.

Les théories cognitives considèrent l’apprentissage comme un affinement des programmes moteurs.
L’affinement d’un programme moteur est réalisé à travers plusieurs phases d’apprentissage :
– La première phase d’apprentissage (stade cognitif) est marquée par une intense activité cognitive.
Cette phase se caractérise par la nouveauté de la tâche, l’identification des buts à atteindre et des moyens à mettre en œuvre, des mouvements saccadés et fragmentés et une demande attentionnelle élevée.
Ce stade est achevé lorsqu’une première version du programme moteur généralisé est achevée et donne une réponse satisfaisante.
– La deuxième phase d’apprentissage (stade moteur) est marquée par un affinement progressif du programme moteur.
Cette phase se caractérise par un accroissement de la régularité des réponses et l’établissement de règles de paramétrage fonctionnelles.
– La dernière phase d’apprentissage (stade autonome) est marquée par une autonomisation des processus. Cette phase se caractérise par un contrôle attentionnel pas nécessaire, une autonomisation de l’ensemble des processus (perception, décision, exécution), et un accroissement de l’efficience énergétique de l’habileté.

 

Les théories dynamiques considèrent l’apprentissage comme une maîtrise progressive des degrés de liberté.
Cette maîtrise des degrés de liberté est réalisée à travers plusieurs phases d’apprentissage :
– La première phase d’apprentissage est marquée par la formation de coordinations (ou comportements moteurs) spontanées de niveau débutant.
Cette coordination spontanée est le point de départ sur lequel l’apprentissage va se construire.
Il est donc important de comprendre les principes qui organisent ces coordinations spontanées pour analyser en quoi elles peuvent favoriser ou contrecarrer l’apprentissage visé.
– La deuxième phase d’apprentissage est marquée par une évolution vers de meilleures coordinations spontanées.
Il peut s’agir d’une optimisation de coordinations spontanées de départ (situation de convergence) ou de l’acquisition de coordination spontanées différentes des initiales (situation de compétition).
Dans le cas d’une optimisation des coordinations spontanée de départ, on observe d’abord une résistance au changement, puis un glissement progressif de l’ancienne coordination spontanée vers la nouvelle coordination spontanée.
Dans le cas de l’acquisition de coordinations spontanées différentes des initiales, on observe la création de coordinations spontanées transitoires et des phases alternant anciennes et nouvelles coordinations spontanées (phases où l’on chasse le naturel mais il revient au galop…).
– La dernière phase d’apprentissage est marquée par l’adoption de comportements moteurs spontanés de niveau expert.

 

Au-delà des mécanismes de l’apprentissage, la psychologie du sport s’est intéressée à l’efficacité de différentes méthodes d’apprentissage.

Il apparaît ainsi clairement que la répétition est la variable principale de l’apprentissage.
Au début, les processus sont contrôlés, font appel à la mémoire de travail, et génèrent des mouvements séquencés, lents et demandeurs en efforts.
Ensuite, les processus finissent par devenir automatiques, par ne plus faire appel à la mémoire de travail, et par générer des mouvements plus rapides et ne nécessitant pas d’efforts.
C’est la répétition qui permet d’automatiser les processus avec consistance (réponse automatique adaptée aux situations).

L’accroissement progressif de la difficulté des tâches est aussi une méthode d’apprentissage efficace.
En effet, il est préférable de développer progressivement la difficulté du processus de traitement de l’information  pour développer le système central efficacement.

L’observation de modèles (ou de débutants corrigés) est également une méthode d’apprentissage efficace.
Cet apprentissage social s’appuie sur le traitement et la mémorisation d’informations à partir de l’observation.
Assez logiquement, la précision de la représentation cognitive détermine la qualité de la reproduction.
Cette méthode est particulièrement efficace pour acquérir de nouveaux programmes moteurs ou nouvelles coordinations (plus que pour apprendre à répondre à une situation par un programme ou une coordination déjà acquis et adapté à la situation).

La variabilité des conditions d’acquisition d’une habileté peut aussi être une méthode d’apprentissage efficace.
Cette variété peut renforcer  l’adaptabilité du programme moteur généralisé, même au-delà des conditions expérimentées.
Cela renvoie à l’acquisition de règles de paramétrage permettant d’affiner le programme moteur.
Toutefois, l’adaptation n’est probable que si les différentes conditions d’acquisition sont connectées aux nouvelles conditions.
Sans liens, la variabilité n’est donc pas forcément efficace.
Par exemple, un joueur de basket s’entrainant à tirer à différentes distances face au panier aura sûrement plus de chances de marquer un panier à une nouvelle distance face au panier ; mais pas plus de chances de marquer avec un nouvel angle au panier.

L’apprentissage aléatoire de plusieurs habiletés donne de meilleures résultats en situation de rétention que l’entrainement par blocs (10 fois tache 1, puis 10 fois
tache 2, puis 10 fois tache 3…).

En effet, les répétitions juxtaposées relèvent de la reproduction simple de l’habileté précédente avec le même schéma moteur et les mêmes paramètres.
La rétention relève de la production plus complexe avec un rappel du schéma moteur et du paramétrage.
Il est donc important de s’entraîner à rappeler un schéma moteur et à régler les paramètres, et non pas seulement à réutiliser un schéma moteur et des paramètres déjà rappelés juste avant.

Enfin, les feedbacks sont  nécessaires et efficaces dans l’apprentissage.
Il existe 2 types de feedbacks : les feedbacks sur les résultats (renseignant sur l’écart avec le but visé) et les feedbacks sur la performance (renseignant sur les moyens mis en œuvre pour atteindre le but visé).
Il faut aussi différencier les feedbacks intrinsèques venant de l’activité même, et les feedbacks extrinsèques venant de tiers.
Les feedbacks extrinsèques sont utiles mais il vaut mieux éviter une dépendance excessive à leur égard. L’autonomisation via un développement des feedbacks intrinsèques est saine et recommandée.
Il est donc important d’être attentif juste après un essai pour réaliser un feedback intrinsèque efficace,  les feedbacks extrinsèques pouvant venir ensuite.

 

Connaissances, apprentissage et performance

L’expérience crée une base de connaissances que l’on peut diviser en 3 grandes catégories.

La base de connaissances procédurales regroupe l’ensemble des savoirs procéduraux (les savoir-faire, les habiletés automatisées pour satisfaire aux exigences des tâches).
Il s’agit de schémas d’actions incluant l’identification du stimulus, la perception, la décision, la sélection de la réponse, l’exécution de la réponse, et l’évaluation des feedbacks intrinsèques et extrinsèques.

La base de connaissances déclaratives regroupe l’ensemble des savoirs déclaratifs (les savoirs sous forme de discours).
Il s’agit d’informations factuelles pouvant influencer le développement et l’exécution d’une habileté.

Enfin, la base de connaissances affectives regroupe l’ensemble des savoirs affectifs (sentiments stockés dans diverses situations).
Il s’agit de sentiments positifs (sentiment de compétence, de confiance, etc), mais aussi de sentiments négatifs (sentiment d’échec, d’impuissance, etc).
Ces sentiments peuvent avoir un impact sur les actions, sur l’apprentissage, et sur la performance.

Les connaissances déclaratives sont importantes dans des situations complexes.
Des études ont ainsi montré des différences significatives de connaissances déclaratives et de structuration des connaissances déclaratives entre les experts et les débutants.
Les connaissances déclaratives sont notamment importantes pour comprendre les feedbacks.
Plus généralement, il a été montré que les connaissances déclaratives et procédurales sont fortement liées (surtout pour une prise de décision, avec du temps, et portant sur la manipulation d’un objet plus que sur une motricité globale).

Il faut tout de même être prudent, car dans certains cas, un apport massif de connaissances déclaratives (apprentissage explicite et non implicite) détériore les performances (sûrement en créant un stress, en réglant des tâches sur un processus contrôlé au lieu d’un processus automatique, etc).

De manière générale, il convient d’être prudent dans les mécanismes de l’apprentissage.
En effet, les adaptations apparaissant au cours de l’apprentissage renvoient à un mode de fonctionnement infraconscient difficilement accessible à la rationalité.

 

La détection des talents

La détection des talents est importante pour permettre à des champions potentiels de bénéficier d’un entrainement ciblé pour exploiter leur potentiel.

Pour détecter les talents, il faut évidemment évaluation les aptitudes des sportifs.
Le modèle de Fleischman a mis en évidence 50 aptitudes indépendantes, que l’on peut diviser en 4 grandes catégories :
– les aptitudes cognitives (conceptualisation, originalité, mémorisation, raisonnement mathématique, raisonnement déductif…)
– les aptitudes perceptives (orientation spatiale, visualisation mentale, vitesse perceptive…)
– les aptitudes psychomotrices (précision du contrôle, coordination plurisegmentaire, temps de réaction de choix, anticipation-coïncidence, etc)
– les aptitudes physiques (endurance cardio-respiratoire, force explosive, force dynamique, force du tronc, souplesse statique, souplesse dynamique…)

Au cours de l’enfance et de l’adolescence, les aptitudes évoluent fortement. 
Premièrement, on observe l’existence d’aptitudes générales au début, puis une différenciation  avec l’existence d’aptitudes plus spécifiques par la suite.
Et, évidemment, on observe aussi un développement important des aptitudes.

Par la suite, on constate une tendance à la stabilisation des aptitudes.
Mais l’âge de maturité dépend des aptitudes et des personnes.
Globalement, les aptitudes sont assez peu modifiables chez l’adulte.

Les aptitudes sont déterminées par la combinaison de l’hérédité et de l’environnement (à des degrés divers).
Le déterminisme génétique semble particulièrement marqué pour le temps de réaction, l’endurance cardio-vasculaire, la vitesse de course, la souplesse, la vitesse gestuelle, la force explosive, la souplesse.

Au cours de l’apprentissage et au fil des niveaux, le poids des différentes aptitudes; aptitudes évolue.
Généralement, les aptitudes prépondérantes sont d’abord les aptitudes cognitives, puis les aptitudes perceptives, puis les aptitudes psychomotrices en fin d’apprentissage.
Evidemment, il est nécessaire d’identifier les aptitudes clés et décisives en fin d’apprentissage pour détecter au mieux les talents et optimiser l’apprentissage.

Assez logiquement, il a été observé que la corrélation entre performances dans une pratique à un âge précoce et à la maturité décroît plus l’écart est grand.
Il est donc assez difficile de prédire le niveau de performance à la maturité d’un très jeune sportif.

Evidemment, la réussite sportive va bien au-delà des aptitudes générales.
La pratique intense et le travail spécifique sont notamment aussi très importants pour développer des habiletés spécifiques liées à un sport.
De même, les facteurs psychologiques, l’environnement, et bien d’autres éléments jouent aussi un rôle important dans la réussite sportive.
La réussite sportive est donc un sujet complexe qui nécessite une certaine prudence.

 

Idées clés et applications du livre

Voir les idées clés et applications du livre

 

Idées clés Application des idées
La capacité d’un sportif à ajuster son niveau d’activation au niveau optimal est une clé de la réussite sportive Déterminer son niveau d’activation optimal pour performer
dans sa discipline, en sachant que plus l’activité est complexe, moins le niveau d’activation optimal est élevé
Réduire un niveau d’activation trop élevé
Réduire éventuellement la difficulté, l’incertitude, l’enjeu
Utiliser des techniques de relaxation (sophrologie…)
Augmenter un niveau d’activation trop faible
Augmenter éventuellement la difficulté, l’incertitude, l’enjeu
Utiliser des techniques de stimulation (froid, musique, etc)
L’anxiété cognitive a un impact négatif sur la performance mais l’anxiété somatique peut avoir un effet positif sur la performance jusqu’à un certain point Etre attentif à ses pensées et sa concentration pour repérer l’anxiété cognitive qui se manifeste par des pensées négatives et par un manque de concentration
Réduire l’anxiété cognitive
Réduire l’importance du résultat perçue
Réduire l’incertitude du résultat (en fixant des résultats d’avantage maîtrisables, en se préparant, en travaillant sur la confiance en soi et sur son dialogue interne)
Evaluer son anxiété somatique (symptômes physiologiques) par rapport au niveau optimal
Réduire une anxiété somatique trop élevée
via des techniques de relaxation
Ne pas trop s’inquiéter pour une anxiété somatique avant une activité assez longue, car elle diminue au cours de l’activité
Chaque sportif a des besoins émotionnels différents et possède sa propre zone optimale Classer ses émotions (en précisant l’intensité) entre
4 catégories, selon leur impact sur la performance :
plaisantes et facilitantes, déplaisantes et facilitantes,
plaisantes et handicapantes, déplaisantes et handicapantes
Définir sa zone optimale réunissant ses émotions facilitantes (plaisantes ou déplaisantes) à leur intensité optimale, et écartant ses émotions handicapantes (plaisantes ou déplaisantes)
Définir et appliquer des stratégies permettant
d’atteindre sa zone optimale en compétition
La motivation d’accomplissement incarnée par la recherche du sentiment de compétence est un puissant moteur pour la plupart des sportifs Privilégier une activité sportive dans laquelle notre désir de progrès et de maîtrise est fort (supérieur à l’attrait de récompenses éventuelles)
Privilégier les choix sportifs permettant à son désir de progrès et de maîtrise de s’épanouir
Se recentrer sur la recherche de progrès et de maîtrise assez régulièrement (notamment lorsque l’environnement social se montre très dur et critique)
La recherche de compétence
endo-référencée
(objectifs de progrès et maîtrise centrés sur soi)
est + saine et efficace que la recherche de compétence exo-référencée
(objectifs de victoires par rapport aux autres)
Privilégier les objectifs de progrès, de maîtrise, de performances personnelles aux objectifs de victoires
S’inspirer éventuellement des performances des autres pour établir des objectifs de progrès et de performances personnelles adaptés
Privilégier un entourage partageant cette orientation motivationnelle et ce type d’objectifs
Les performances sont améliorées lorsqu’on se fixe des objectifs à long terme, à court terme, ambitieux (mais restant réalistes), spécifiques, affichés publiquement Fixer des objectifs à long terme et des objectifs à court terme pour avoir une vision générale cohérente
Fixer des objectifs ambitieux mais réalistes pour être stimulé
Fixer des objectifs spécifiques (précisions quantitatives, précisions qualitatives, date limite) pour avoir une vision plus ambitieuse et plus claire des actions à réaliser
Afficher ses objectifs publiquement pour renforcer son engagement et être encore plus stimulé
L’estime de soi, qui est une clé du bien-être et de la réussite sportive, est un phénomène dynamique avec plusieurs estimes de soi qui interagissent Renforcer son estime de soi générale
(en travaillant ses croyances générales à propos de soi par exemple)
Renforcer son estime de soi dans des domaines que l’on valorise
(en travaillant sur ses croyances dans ce domaine, en progressant dans ce domaine, etc)
La cohésion d’un groupe améliore la confiance et la persévérance des membres du groupe ; ainsi que les performances du groupe Développer la cohésion du groupe en évitant l’instabilité
Développer la cohésion du groupe en fédérant autour de valeurs et d’objectifs partagés
Développer la cohésion du groupe en développant le sentiment d’appartenance et le sentiment d’être important de tous les membres du groupe
Les méthodes d’apprentissage les plus efficaces sont la répétition, l’accroissement progressif de la difficulté, la rétention aléatoire, la variabilité pertinente des conditions, les feedbacks, l’observation de modèles, et l’apport pertinent de connaissances déclaratives Adopter une bonne éthique de travail
avec un entrainement régulier et dense
Augmenter progressivement la difficulté des exercices
et des compétitions
S’entraîner à rappeler des mouvements aléatoires
(plus efficace que de répéter un même mouvement plusieurs fois)
S’entraîner dans des conditions différentes,
dans un domaine où les conditions peuvent varier en compétition (distances, vitesses, angles, configurations…)
Analyser ses performances, tirer des leçons, s’ajuster
S’inspirer de modèles, notamment pour adopter
de nouveaux mouvements techniques
S’informer sur les moyens de s’améliorer
Appliquer cette connaissance
Une activité sportive s’appuie sur des aptitudes et habiletés prioritaires qui peuvent être développées par l’entrainement Repérer les aptitudes et habiletés importantes et prioritaires pour son activité sportive
Evaluer objectivement son niveau et sa marge de progression dans les aptitudes et habiletés importantes pour son activité sportive
Travailler prioritairement sur les aptitudes et habiletés importantes où la marge de progression est forte,
et où le niveau est soit fort (perfectionnement d’une arme),
soit faible (suppression d’un point faible)

 

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Pour compléter tes connaissances sur le sujet :

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